Callie, le mouton noir ... ou alors le mouton blanc de la famille ?

- LORDE - Team

Les tesserae et moi

- Alors combien as-tu pris de tesserae cette année ?
- Quelle question idiote ! Tu sais bien que c’est huit, comme d’habitude !
- Ouais mais pourquoi tu en prends toujours huit, ta mère est morte non ? Pourquoi tu n’en prends pas seulement sept ?
- Tu connais mes frères non … ils mangent beaucoup. Il faut donc que j’en prenne un de plus à chaque année.
- Oui … Mais pourquoi eux aussi ils n’en prennent pas. Pourquoi c’est toi qui doit en avoir …. Quoi ? Une cinquantaine maintenant, si ce n’est pas plus ?

Je marchais avec ma meilleure amie, en chemin vers la boulangerie que mon père possédait. Il l’avait acquise un peu avant ma naissance, après avoir eu un accident dans une mine. Depuis, l’une de ses jambes est en vrac donc il a ouvert la boulangerie afin de tout de même continuer à ramener des circens à la maison. Et moi ? Je suis pâtissière. Mes talents artistiques venant de je ne sais où sont très utiles afin de décorer élégamment les gâteaux que nous mettons en vitrine. Même si la plupart du temps, c’est nous qui les mangeons puisque nous n’en vendons pas beaucoup. Après tout, le district douze est extrêmement pauvre. C’est à ce moment-là que nous sommes contents de pouvoir prendre des tesserae. Par contre, cela peut te coûter la vie …  Enfin bref … Nous étions en chemin vers la boulangerie lorsque sa question m’a prise au dépourvu. Pourtant, c’est la réalité. C’est moi qui prend tous les tesserae et ce n’est pas parce que mes frères sont trop vieux afin d’en prendre. Non, sur mes cinq frères, trois sont toujours éligible. Vous voulez savoir pourquoi, Mathieu, Xavier ou Ethan n’en ont pas (sauf ceux qui sont obligatoires bien évidemment) ? La vérité c’est parce que je suis une fille. Une fille qui ne peut pas travailler dans la mine. Il faut dire que même si les miniers ne gagnent pas beaucoup d’argent, une pâtissière en gagne beaucoup moins (d’autant plus que je travaille dans l’affaire familiale).  Alors à choisir, mon père préfère d’autant plus garder ceux qui gagne le plus d’argent. Injustice, profiteur … j’ai déjà réfléchit à tout ça. C’est certain que je lui en veux. Après tout, pourquoi ce serais moi qui devrais en prendre. Peut-on vraiment dire que je mérite de mourir plus que mes frères ? Sérieusement j’en doute. Mais en fait, mes frères ne sont pas mieux que lui, ils ne disent rien. Ils ne se demandent même pas d’où vient leur nourriture que je mets sur leur table à chaque soir. Ils ont encore faim ? Callie prend-en un autre ! C’est ça la solution. J’ai souvent songé à partir. Ne plus leur donner quoi que ce soit. Mais pour aller où ? Je resterais dans le même district et tout de même, c’est ma famille …

Call me my love

Vous êtes main dans la main et vous marchez.  Vous marchez jusqu’à votre coin favori, non loin de la clôture qui borde le district, en arrière de chez toi. Là où l’herbe est verte et où vous pouvez aisément vous étendre afin de passer quelques moments ensemble. Tu l’aime à la folie. Cela fait depuis que vous êtes tous petits que vous vous connaissez, étant à la base de meilleurs amis. Le temps filant d’aiguilles en aiguilles, vous avez finis par ressentir un amour très fort l’un pour l’autre et vous êtes maintenant en couple depuis deux ans. Par contre, la relation houleuse que ton amoureux entretiens avec ton père n’est pas pour vous simplifier la tâche, ce premier sachant pourquoi tu dois prendre autant de tesserae par année alors que tes frères n’en prennent aucun. Tu calme toujours le jeu, criant après eux de se calmer du plus fort que tu le peux. À chaque fois, ils sont étonnés qu’une telle voix puisse sortir d’un si petit corps. Car oui, autant tu pouvais être calme et aimable, autant tu pouvais avoir un sale caractère lorsque l’on te mettait à bout.  Vous êtes assis l’un à côté de l’autre et vous discutez de tout et de rien, lorsque soudain, le sujet devient plus important.

- Tu sais … la moisson arrive bientôt. Si jamais tu es pigé, tu me promets de faire tout en ton possible afin de revenir en vie, hein ?
- Il n’y a pas grand chance que ça arrive. Je n’ai que ceux qui sont obligatoire dans l’urne. À comparer des autres gars qui étaient avec nous à l’école, c’est rien.
- Oui, mais on voit bien des enfants de douze ans qui y vont et ils en ont seulement un. Alors promet le moi tu veux ?
- D’accord je te le promet, et toi tu feras de même ?
- Bien entendu !

Sur ce, vous vous embrassez et vous laissez, allant chacun de votre côté afin de rentrer calmement à votre maison. C’est certain que tu ferais de ton mieux afin de sortir des jeux vivante. Ce n’était pas pour rien que tu t’entraînais depuis de nombreuses années en prévision de cela. Après tout avec cinquante-quatre noms, ça n’allait probablement pas tarder. De plus, à présent, il faudrait que tu fasses tout afin de tenir ta promesse, car tu ne les romps jamais.