➜ vivre à panem.

Si, dans de nombreux districts, un système de troc est privilégié à l'utilisation d'argent, reste que Panem possède sa propre monnaie : le circens. Les habitants du Capitole en ont à volonté, tandis qu'avoir une poignée de ces pièces dans un district vous confère un statut de riche. Là encore, les inégalités se font ressentir selon les régions : dix circens au district Deux ne valent pas grand chose, tandis que cinq seulement au Onze permettent de manger à sa faim pendant une semaine. Les rémunérations se font généralement en circens, bien que dans les districts les plus pauvres, comme au Dix, chaque salaire soit versé en nature : en beurre, en lait, ou en céréales lorsque cela est possible. Le troc fait partie intégrante du mode de vie des habitants de Panem : au District Douze, il s'effectue généralement à la Plaque, mais plus ou moins chaque district possède son propre territoire dédié à l'échange. Il faut cependant garder à l'esprit qu'il s'agit d'une activité illégale, et, si elle est tolérée tacitement, il faut veiller à ne pas en abuser, auquel cas des mesures disciplinaires sont prises.

La base de l'alimentation des habitants de Panem est le pain. Peu cher, obtenu avec le blé des tesserae, il s'agit d'un aliment rassasiant dont la majorité des habitants, exceptés ceux des districts Un et Deux, doivent se contenter. Parfois, il est possible de mettre la main sur des baies, ou quelques légumes rudimentaires au troc, mais il est bien facile d'obtenir des produits laitiers tels que du fromage, de la crème, ou du lait. En effet, un animal comme la chèvre se nourrit d'herbe, et produit de la nourriture régulièrement. Posséder un tel trésor peut vous sauver la vie. Si une rare poignée d'habitants de Panem trouvent le courage de s'aventurer aux abords de leur district, ils peuvent également y trouver des végétaux comestibles, ou des petits animaux à tuer. Il ne faut cependant pas considérer ces méthodes comme une source de nourriture stable, car chaque région est entourée d'un réseau de barbelés électrifiés particulièrement dangereux. De plus, ce type de braconnage est strictement interdit : être attrapé avec un lapin à la ceinture peut vous coûter une séance de correction en place publique. Quelques exceptions peuvent cependant subsister, car les Pacificateurs en charge des sanctions ne sont pas épargnés par le manque de diversité dans leur régime alimentaire. La nourriture constitue un bien très convoité dans les districts Sept, Neuf, Dix, Onze, et Douze. Les autres parviennent à s'en tirer grâce à leur spécialisation, comme le Quatre, qui vit de la pêche, ou grâce à leur relation privilégiée avec le Capitole (Un et Deux). Les cadeaux offerts au district gagnant de l'année aident aussi, dans une certaine mesure. Pour les pauvres, il ne s'agit pas d'une pénurie, ou d'une disette, mais d'une famine. Tout aliment est rationné. Cette véritable sous et mal nutrition entraîne beaucoup de maladies liées à la faim.

La faim extrême ressentie dans les districts les plus pauvres touche tout d'abord les enfants. Plus faibles, plus fragiles, ils sont les premiers à en souffrir, et, sur le long terme, développent des maladies mentales, des retards de développement, une cécité complète. Les enfants de moins de cinq ans qui souffrent de malnutrition protéinée sont gravement malades, et peu parviennent à l'âge adulte. Les symptômes constatés de cette maladie (le kwashiorkor, ou maladie de l'enfant déplacé) sont généralement un ventre gonflé, la peau qui pèle et se décolore, les cheveux qui blanchissent et se cassent, une croissance retardée voire arrêtée, une silhouette famélique. Il faut aussi constater des diarrhées, un foie gonflé et gras, une possible anémie et une insuffisance rénale. Cette maladie baissant les défenses immunitaires, un enfant peut succomber à la première infection. En bref, la prime enfance constitue un passage très important du développement de l'individu. S'il souffre de malnutrition, de graves dommages perturberont sa vie future. Les maladies liées à la sous nutrition touchent également l'enfant à l'intérieur même de l'utérus de sa mère. Si les besoins de celle-ci ne sont pas comblés, il est plus que probable qu'elle perde l'enfant dans une fausse couche, ou que ce dernier soit mort-né. Les bébés survivants ont tendance à mourir dans les premiers mois de leur existence. On note aussi une tendance à la stérilité. Chez les adultes, en bref, le corps finit par s'auto-dévorer à petit feu. Lorsque le corps éprouve la faim de plus en plus intensément, le cerveau finit cesser d'enregistrer la sensation de faim. L'individu est moins affamé, et se satisfait de portion de plus en plus faibles. Lorsque le corps ne reçoit plus assez de carburant, il puise dans les protéines des muscles. Une fois tout puisés là-bas, il s'attaque finalement au cœur lui-même. (A titre indicatif, la mort suit après deux à trois semaines de jeûne.) Il ne faut pas non plus oublier les maladies liées au manque d'hygiène, tout aussi dévastatrices. Le problème de l'eau potable, en revanche, ne se pose pas réellement, à part dans les profondeurs des districts les plus reculés. Autre point : l'avortement. A Panem, c'est une pratique illégale. En effet, produire moins d'enfants poserait un problème pour le Capitole : il en a besoin pour assurer des Moissons chaque année. Pourtant, l'interruption de grossesse se pratique dans chaque district, même dans le Un ou le Deux, pour diverses raisons. Dans les districts industriels, l'utilisation d'instruments est privilégiée pour retirer l'enfant, tandis que dans les districts qui ont une connaissance en botanique, des plantes médicinales sont utilisées, comme la sauge, qui provoque des contractions. Les plantes sont d'ailleurs la base de la médecine dans les districts. Les médicaments et opérations, trop coûteux, sont réservés au Capitole. Là bas, ils sont capables de redonner la vue à un aveugle, ou de soigner en quelques heures un grand blessé. La chirurgie est très performante.

Les moyens de locomotion sont divers et variés à Panem, et dépendent majoritairement du district auquel on s'intéresse. En province, les voitures sont très rares, voire même inexistantes ; seules les autorités les utilisent pour les grandes occasions (Hunger Games). On leur préfère des moyens de transport plus rudimentaires tels que le vélo, la charrette, ou même le cheval au district Dix. Au district Un, il n'est pas impossible de trouver des fiacres ; mode empruntée au Capitole qui apprécie particulièrement toutes ces futilités pompeuses. Malgré cela, la technologie laisse ses empreintes sur Panem, principalement au travers de deux moyens : l'hovercraft, et le train. L'hovercraft est le symbole du Capitole et de ses sbires. Engin volant propulsé à l'énergie nucléaire, il est d'une rapidité exemplaire et possède une fonction qui, si on l'enclenche, le rend invisible. Il permet généralement l'espionnage des districts, ou le transport de personnes très aisées. Le train est la manière la plus classique de voyager. Atteignant une vitesse approximative de 400 km/h, il permet de transporter les cargaisons de nourriture, de bois, de minéraux de district en district selon les demandes. Il est aussi le seul moyen pour les citoyens d'aller rendre une visite dans un district étranger. Pour cela, on doit payer une somme de circens assez conséquente, échangée contre un passeport à durée limitée et à usage unique. Les personnes riches peuvent voyager régulièrement ; les plus pauvres doivent quant à eux économiser pendant de longs mois pour s'offrir un voyage de quelques jours à peine. Ils sont d'ailleurs généralement contraints de voyager dans les trains de marchandise.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, l'école est obligatoire à Panem. Ou du moins... Elle est censée l'être. Chaque enfant est en principe scolarisé de 8 à 16 ans. Durant ces huit années d'étude, son instituteur lui enseigne différentes disciplines telles que les mathématiques simples, la biologie basique, l'histoire de Panem, l'éducation physique. A cela s'ajoutent des matières propres à chaque district : économie pour le Un, étude des minéraux pour le Deux, de l'électronique pour le Trois, des fonds marins pour le Quatre, de la chimie pour le Cinq, de la mécanique pour le Six, des végétaux pour le Sept, le Neuf et le Onze, des techniques textiles pour le Huit, des espèces animales pour le Dix... Cependant, pas de place pour la littérature et l'art à l'école ! Les écrivains classiques sont bannis, les artistes censurés. Pas question en effet d'introduire des idées libertaires dans l'esprit des jeunes, de leur laisser croire que d'autres alternatives sont possibles. Il est important de noter que malgré cette scolarité imposée par le Capitole, la quasi-majorité des enfants arrêtent l'école bien plus tôt qu'à seize ans dans les districts pauvres, leurs parents ayant bien besoin de leur aide pour travailler. Il en résulte un taux d'analphabétisme très important qui n'est pas pour déplaire au Capitole - les illettrés sont plus naïfs et plus faciles à être manipulés. Au Capitole, justement, les études prennent une place bien différente. De nombreuses écoles privées sont proposées aux jeunes citadins pour étudier ce qui les intéresse. Cela est à mille lieux de la situation des Districts. L'entraînement pré-Hunger Games étant - en principe - interdit, il n'y a pas d'école de carrières à proprement parler ; les jeunes des districts riches s'entraînent chez eux. Quant aux pacificateurs, un cursus supplémentaire leur est imposé. Peu importe leur district de provenance, s'ils décident de s'engager dans les forces de l'ordre, ils doivent se présenter à leur hôtel de justice à 19 ans. C'est souvent pour eux un moyen de s'extraire de leur vie misérable, ou de faire l'honneur de leur famille. (Cela leur imposera cependant de nombreux sacrifices, voir notre annexe.) Ils sont ensuite transportés au district Deux où une formation de trois ans les attend au creux des montagnes rocheuses. Ils y apprennent l'art du combat, la maîtrise des armes, l'autorité. Au terme de leur périple, ils sont envoyés au hasard dans un des districts de Panem pour un stage d'un an, puis, si tout est conforme ; ils débutent leur carrière. Leur service durera vingt ans, pas moins. A son terme, ils auront la possibilité de renouveler leur vœu.

NB. L'âge de la majorité, à Panem, est fixé à 19 ans.
NB². Aucune retraite n'est envisagée ; on travaille jusqu'à la fin de sa vie à moins d'avoir assez d'argent pour survivre.