un + friendliest ennemies.

« de tout ce qu'il y avait là-bas, t'as vraiment prit une pierre? » je la regardai souriant, un automatisme dont je n'arrivais pas à me défaire malgré la gravité de la situation, malgré le vide dans mon estomac. Nous marchions depuis près d'une heure dans les champs, cherchant un abri, ou un assassin qui viendrait mettre un terme à tout cela. Contrairement à l'idée que je m'étais fait, l'arène semblait calme : pas de canon depuis un moment, pas de cris horrifiés. En vérité, seule ma voix, effrayée par le silence, venait gâcher tout cela. Je jacassais comme une pie depuis une demi-heure cherchant à éviter la tranquillité, que ça soit dangereux ou pas, que ce soit chiant ou pas. Les blancs poussaient mon esprit à s'évader et la réflexion, j'en étais persuadé, était mère de bien des fins dans les hunger games. Penses un peu : découvres qui tu es, sondes ton âme. Trouves y des défauts, des tares impossibles à corriger. Fais toi pitié, rencontre la solitude et le désespoir. Rappelles-toi tout ceux à qui tu as fait mal, ceux que tu laisses derrière sans aux revoirs. Côtoies des idées sombres, fais en des amies, les seules que tu as à présent; Même si tu gagnes ces jeux, tes mains seront toujours tâchées, mon gars, personne ne voudra de toi. C'est vraiment ce que tu veux? La mort est douce, simple, libératrice. Finalement, touches le fond, nages dans l'abîme, crèves, crèves, crèves. C'est la joie, hein? Je me forçai à tousser, encore une fois pour briser ce silence malsain. « Je crois qu'on est des âmes sœurs, tu vois, parce que j'ai ça » Je lui montrai le lance-pierre que j'avais trouvé. Une arme qui m'était inconnue, bien qu'elle fut l'arme emblème de mon district. « J'te le donne si tu veux; 'fin, si tu me passe Travis de temps en temps. » Plus tôt, cherchant à oublier le fait que nous n'avions pas croisé Claire et Finn depuis le début des jeux, j'avais décidé de nommer la pierre, sans l'accord de sa propriétaire. Travis, nom ordinaire, en l'honneur de personne en particulier, le premier qui m'étais venu en tête. « Vous feriez un joli couple, toi et lui – Je dis ça pour après notre victoire, quand l'un de nous deux devra devenir coqueluche du capitole et l'autre totalement fou. Tu pourrais devenir la nouvelle Woody Melrose du onze. » Je souris encore, mais cette fois qu'à moitié – Woody étant ma tante, j'aurais eut droit à une punition digne de ce nom pour m'être moquée d'elle, à la maison. Tante Iris – son véritable prénom – était la folle du village, et disait à qui le voulait qu'elle était mariée à une planche de bois. Une source inépuisable de divertissement pour tous. « Au moins Travis ne te donnerait pas d’échardes. » Un moment, j'aurais presque oublié que j'étais aux jeux de la faim, avec Telly. Un instant, j'étais au onze, dans la vieille grange, avec Quinton, Jimmy et Finn, à faire des blagues dégueulasses en attendant que de jolies jeunes filles arrivent, ronronnant déjà, sans qu'on ait eut a lever le petit doigt. Puis, en une fraction de seconde, j'étais de retour aux jeux, les éclats de rires brisés par le son d'un épis cassé sous des pas trop brusques. Quelqu'un d'autre arrivait. Le temps d'une blague tout avait changé.

Vite, je kidnappai Travis des mains de sa futur épouse, et le plaçai dans mon lance-pierre. Peu importaient mes habilités médiocres avec ce genre d'armes, je ne pouvais pas vraiment me tromper en visant les yeux.

désolée c'est plus que dégoutant :s... et en retard

Elle cessait enfin de courir et elle se permettait enfin de prendre sa respiration. Ils avaient courus tellement longtemps et si loin que la pauvre Telly ne sentait plus ses jambes. Elle posa son sac à terre et elle en profita pour jeter la pierre qu’elle avait prise à côté. « de tout ce qu'il y avait là-bas, t'as vraiment prit une pierre? » Elle leva les yeux au ciel. Il ne pouvait pas comprendre la panique qui l’avait envahi à la Corne. La pierre signifiait tellement de chose pour elle, elle ne pouvait pas l’abandonner comme ça. « Ne jamais sous-estimer le pouvoir de la nature. » Répondit-elle sur un ton à peine sérieux en s’agenouillant pour déballer son sac. « Je crois qu'on est des âmes sœurs, tu vois, parce que j'ai ça » Elle jeta un coup d’œil au lance-pierre et elle esquissa un sourire bien qu’elle ne savait pas s’en servir et lui non plus. Ils étaient vraiment foutus. « J'te le donne si tu veux; 'fin, si tu me passe Travis de temps en temps. » Il avait vraiment nommé la pierre Travis ? Idiot. Elle tourna la tête vers lui et elle lui demanda, un sourcil arqué « Qu’est-ce que tu vas bien pouvoir faire avec une pierre. Explique-moi. » Dit-elle rhétoriquement, elle ne voulait surtout pas savoir ce que Stone pouvait faire avec une pierre même si elle avait clairement une idée. Elle sortit du sac qu’elle avait attrapé avant de se faire décapiter : un sac de couchage, une paire de lunette de vision nocturne et un sac de nourriture qui durerait qu’un seul jour à vue d’œil. Elle soupira, elle se pensait plus chanceuse que ça. « Vous feriez un joli couple, toi et lui – Je dis ça pour après notre victoire, quand l'un de nous deux devra devenir coqueluche du capitole et l'autre totalement fou. Tu pourrais devenir la nouvelle Woody Melrose du onze. » Stone la fit sourire lorsqu’il la compara avec la vieille folle du village. Telly éclata de rire malgré la situation où ils étaient tous censés être terrifiés. Eux, ces pauvres marginaux du district Onze ne faisait que rire en se souvenant de la maison. « Me compare pas à ta vieille tante ! » Le défia-t-elle du regard en souriant en coin. « Au moins Travis ne te donnerait pas d’échardes. » « Je pense que tu as plus de chance de devenir aussi fou que ta tante vu à quel point tu tiens à "Travis". » Des pas arrivent et arrachent les deux tributs à leur rire et leurs souvenirs. Telly remballe rapidement son sac et le met sur le dos tandis que son co-tribut lui arrache Travis des mains pour le charger sur sa nouvelle arme. Elle prend du temps à comprendre ce qu’il se passe mais il réussit. Il s’agit de Red Smith, du District Douze, celui avec qui elle avait fait alliance pendant les jours d’entraînement. Elle avait oublié de prévenir Stone. « Stone, baisse ton arme. Je sais qui c’est. » Lui ordonna-t-elle doucement pour qu’il puisse la croire.

Spoiler:

- Tu cours vite et loin, pour une môme.

Red n'avait pas cherché mieux comme introduction. Son arbalète toujours négligemment pointée sur le torse de Stone, le doigt sur la détente, le fossoyeur cannibale avait une apparence bien plus en accord avec l'étrange noirceur de son âme, avec le sang de Charlie Simmons qui tachait le col de sa tenue imperméable. S'il avait pu nettoyer sa face et sa gorge du sang de leur victime, il n'en était pas de même avec la combinaison en tissu synthétique.

- Telly, Telly, Telly. Tu avais déjà un Stone, et tu as tout de même pris une pierre ?

Red jeta un coup d'oeil suffisant au cotribut de la courte-sur-pattes enragée, un sourire moqueur balafrant son visage blafard. Il était manifestement satisfait de sa blague.

- Tu n'as pas brillé à l'examen, Stone, mais je suis sûr que t'es capable de me dire quelle arme a la plus grande portée, la meilleure précision et le plus grand pouvoir létal entre un lance-pierre à la con et une arbalète, mec.
Si j'étais une menace immédiate pour toi et "Teliche", il n'y aurait plus de représentant du District Onze depuis une bonne dizaine de minutes. Sauf que j'aurais moins fait dans le gore que Sive, moi.

Il baissa finalement son arme, et en détendit l'arc. Il était extrêmement hautement improbable que quiconque d'autre ne fût sur leurs traces à cette heure - qui commençait à être tardive, le soleil commençant sa lente et monotone course vers l'horizon.

- Je propose d'abréger sérieusement les présentations et d'en venir au fait. Tant qu'on a d'autres alliances à se mettre sous la dent, et j'ose espérer que vous trois ici pensez comme moi aux carrières en priorité, on s'bute pas entre nous quatre.

Red embrassa la scène d'un geste du bras :

- Il va commencer à se faire tard. Je suggère qu'on trouve un endroit plus stratégique pour camper. On a tous vu en arrivant le fleuve entourant le champ. Il limite l'accès aux passages à gué et offre une source continue d'eau. Je suggère qu'on y plante un campement pour la nuit. On pourrait aisément tenir cette position si les Carrières se mettent sur nos traces. On pourrait même planter un piège. Soit pour les rongeurs des champs, qu'on mange un peu, soit pour tout indésirable de plus forte corpulence...

"Que l'on mange plus", se retint-il de dire. Pas besoin de hurler à tous les Tributs son cannibalisme. Callie était déjà au courant, et c'était déjà trop. Après tout, elle les avait entraînés tous les deux dans le pétrin par sa faute, elle.