MILO ✘ we're infinite

(ma vie pour la tienne) ▽ Il devrait y avoir prescription pour le chagrin. Un code stipulant que se réveiller tous les matins en pleurant n’est admis que pendant un mois.

C'en était trop. Il fallait que tu sortes de là. Et vite. Ca finissait par te rendre dingue et limite claustrophobe de rester dans cette boîte roulante. Le trajet n'était pas censé être long, le District 9 n'est pas très loin du Capitole. Vous n'êtes pas les plus mal lotis à ce niveau-là. Mais tu venais de te découvrir une aversion sévère pour les transports. Il fallait que tu bouges, sous peine de devenir folle. Ou encore plus folle, aller savoir, ça dépendait de l'appréciation. Tu te lèves et tu quittes ta chambre. Mais pourquoi faire ? Tu n'en sais foutrement rien. Et pourtant, il serait bon d'avoir une idée, là tout de suite maintenant.
Parler à ton coach ? Tu n'en avais pas spécialement envie. Parler à Milo ? Encore moins en fait. Mais il était plus qu'utile que vous ayez une discussion, dans le meilleur des cas une explication même ! Mais tu n'osais pas te montrer si optimiste. Avec ce mec, tu ne savais plus rien, tu n'étais jamais sûre de rien.

Tu souffles un bout et tu toques. Fort. Plus fort que tu ne l'aurais voulu. Merde. Il allait peut-être croire que tu venais chercher la bagarre. Qu'est-ce que tu venais chercher d'ailleurs ? Milo et toi, ça n'avait jamais fais bon ménage. Allez savoir pourquoi. En fait non, tu savais. Tu lui en voulais, de manière viscérale, au point de vouloir sa mort. Parce que c'était sa faute. Sa faute à lui si partout où tu vas dans le district tout le monde te regarde comme une pestiférée, à cause de lui que tout le monde sait... Il a été le premier à savoir et il n'a rien fais, il a juste détourné les yeux. Et il t'a laissé là. Salaud. Tu fermes les yeux, tu ravales ta colère. Non, tu vas pas te laisser submerger par ça. Pas maintenant. Il y avait plus important. Mais c'était pou ça que tu te retrouvais ici avec lui, pour ça que tu l'avais envoyé dans l'arène, sans savoir que tu liais ton destin au tien.

Toujours pas de réponse, tu toques une nouvelle fois et tu retiens ton souffle. Et s'il ne voulait tout simplement pas te voir ? Et alors ? Comme si tu allais te laisser faire par ce type ? Il allait t'écouter qu'il le veuille ou non. ► Hazel

(wrecking ball) ▽ We clawed, we chained our hearts in vain, we jumped, never asking why,we kissed, I fell under your spell, A love no one could deny

Puis y'a la pluie. La pluie qui tombe sur le toit des wagons. Tu t'écrase sur ton lit en entrant dans ton monde. Tu fais  le vide dans ta tête et tu repenses à toutes les conneries que t'a fais. La fois où t'a dit à ta mère qu'elle était une salope. La fois où t'a volé chez tes voisins. Et y'a cette chose que t'a fais à cette fille. Une chose que personne pourra oublier. La fois où t'a dis à tout le monde ce que t'avais vu. Cette connerie là c'était la pire de toutes. Tu te rappelles son regard désespéré pendant que cette chose la baisait. Putain de pacificateur de merde. Ou plutôt "putain de Milo de merde". Parce que toi, au lieu de venir l'aider, t'es partit comme si il y avait rien et tu avais raconter ça à tout le monde. T'a gâché la vie d'une fille. Mais il y avait une raison à cette réaction. L'amour. Cette fille, tu l'aimais tellement que tu pensais qu'elle baisait des pacificateurs en cachette. Alors, par jalousie, t'es aller râler de la merde aux autres sans savoir ce que cette fille vivait. T'étais jeune et con. Con, tu l'est encore mais aujourd'hui, t'es plus jeune. T'a grandit et t'es devenu ça. Un gars bizarre que personne approche. Même pas tes parents. Ils ne t'aiment pas.

Et là, juste au moment où t'allais t'allumer une cigarette, t'entends un toc. Tu pense que c'est ta tête qui te joue des tours. Puis tu refais le vide. Tu pense à tous les trucs biens que tu as fait dans ta vie. Histoire de mourir sur des bonnes pensées. Mais en fait, ça te décourage encore plus. Parce que y'a aucun truc de bien que t'a fait. Dommage. Et t'entends encore ce toc. Plus fort cette fois. En fait, c'était la porte. Y'a quelqu'un qui cogne depuis tantôt. Tu te lèves avec ta cigarette entre tes doigts. Tu te dirige la porte en prenant une bouffée. Tu ouvres la porte puis tu laisse la fumée sortir de ta bouche et de ton nez pour envahir le visage de la personne devant toi. Comme par hasard. Hazel. Tu la laisse entrer dans ta chambre en refermant la porte. "Quoi ? Tu veux quoi ?". Tu la regarde avec des yeux étranges. Tu l'observe de haut en bas. C'est ta manie. Observer les gens. Puis tu te demandes si tu a encore des sentiments pour elle. Tu crois que oui. Non. Tu sais que oui. Tu approche la main qui tient la cigarette vers elle. "T'en veux une ? Allez. Juste une bouffée.". Tu sais pas ce que les gens ont contre les cigarettes. Même si ça te détruit complètement les poumons, tu vas mourir un jour ou l'autre. Et avec le monde dans lequel on est, que t'aies des organes en santés ou pas, tu t'en fous. Manger, boire, dormir. C'est tout ce qui compte.
► MILO

(ma vie pour la tienne) ▽ Il devrait y avoir prescription pour le chagrin. Un code stipulant que se réveiller tous les matins en pleurant n’est admis que pendant un mois.

La première chose qui t'assaillis c'est la fumée puis une immense lassitude. Tu entres sans qu'il te le propose, tu te fous d'avoir sa permission ou non, tu te l'octroies toi-même. Tu détestes ça, la fumée, cette odeur nauséabonde qui s'infiltre partout et ne te quitte plus jamais. Ton oncle fume aussi. Beaucoup de pacificateurs fument aussi... Tu grinces des dents et tu chasses vivement cette pensée. Te laisses pas bouffer, te laisses pas bouffer, te laisses pas bouffer. C'est pas le moment de laisser ça prendre le pas sur toi. T'as plus de volonté que ça, t'es plus forte que ça. Tu te tournes vers lui en silence.

« Quoi ? Tu veux quoi ? »

Tu réponds pas tout de suite. Tu te demandes bien ce que tu peux dire à ce mec, tu te demandes bien ce que tu attends ce mec. Ce mec. Ce qu'il t'a fais. Tes mâchoires se crispent, tu sers les poings tu fermes les yeux. Calme-toi Hazel. Craque pas, pas maintenant. Tu t'enroules dans tes bras, comme si tu avais froid. Tu avais froid ce soir-là, malgré la proximité de ce corps qui te dégouttait puis plus rien, le néant. Et tu t'étais réveillée devant la porte de chez toi, des heures plus tard. Mais jamais, jamais tu n'oublierais ce regard tu avais croisé avant le blackout. Son regard. Ce regard qui te rendait le tien en cet instant. Avant, tu l'avais cherché malgré toi ce regard, il t'intriguait. Maintenant, il te dégouttait. Il t'avait ruiné. Tu ne voulais plus les voir ces yeux. Et pourtant... Tu frisonnes.

« T'en veux une ? Allez. Juste une bouffée. »
« Je consomme pas ce genre de saloperie. »

Bien, t'as réussi à dire ça d'une voix calme et assurée, sans perdre les pédales. Un bon point pour toi. Mais t'es même pas encore entré dans le vif du sujet. Il t'avait posé la question pourtant mais tu n'avais pas répondu. Ce que tu voulais ? Tu avais voulu vengeance en le foutant dans ce train. Parce que tu lui en voulais, parce que tu le haïssais. Parce que tu voulais qu'il paie, parce que tu étais... humaine. Et ton humanité avait été plus forte que tout le reste. Voilà où ça vous avait mené.

« Il faut qu'on parle. » Tu laisses un petit moment de suspens puis tu reprends. « Je sais que si tu es ici, c'est à cause de moi. Je te déteste pour ce que tu as fais. Je voulais que tu souffres pour ça, que tu meurs même. Oui, ça m'a traversé l'esprit je l'avoue mais... Mais la donne a changé, les choses ne sont pas du tout ce que je croyais. Je me retrouve dans cette galère. Avec toi. Je croyais avoir connu le pire mais c'était pas le cas du tout apparemment. Putain, je tourne en rond... Ce que voulais dire c'est que j'ai un marché à te proposer. Ou plutôt une trêve. Mettre le passé de côté. Parce que... l'un sans l'autre on peut pas survivre et moi je veux survivre. »

Tu te tais et tu attends. ► Hazel

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Tu la fixe encore. Toujours. Garde les yeux sur elle. Garde les yeux sur elle. Tu te dis ça parce que tu sais que si ton regard est pas dirigé vers elle, c'est un signe de faiblesse. Ça veux dire que t'es lâche. Paresseux. Mais tu y repense. Tu la voit grincer des dents. Tu l'entends, presque. Puis t'arrête. Tu t'écrase une deuxième fois sur ton lit en regardant le plafond. Tu aspire la fumée encore et encore. Tu la sens descendre dans tes poumons. Puis tu relâche tout. La pièce est de nouveau envahie par l'odeur de la cigarette. Ça te relaxe. T'aimes ça. Et tu lui en propose une. Tu t'attendais à ce qu'elle réponde oui. Mais t'obtiens cette réponse là. "Je consomme pas ce genre de saloperie.". T'es étonné. Puis pour la faire chier, tu lui jette à la figure la fumée. Tu ris d'elle. Tu te relève, et tu la regarde à nouveau. "Comme tu veux. Mais je te jure que tu manque quelque chose.". Tu avance vers la fenêtre en fermant les yeux. Tu profite de ta cigarette une dernière fois et tu la jette par l'ouverture. En même temps, tu respire de l'air frais. Ça aussi t'aime ça.

Tu ferme la fenêtre et tu retourne sur ton matelas. Tu attends qu'elle te dise pourquoi elle est là. Silence total. Jusqu'à ce qu'elle s'exprime. "Il faut qu'on parle." Tu te redresse pour mieux l'écouter. Elle t'intrigue cette fille. "Je sais que si tu es ici, c'est à cause de moi. Je te déteste pour ce que tu as fais. Je voulais que tu souffres pour ça, que tu meurs même. Oui, ça m'a traversé l'esprit je l'avoue mais... Mais la donne a changé, les choses ne sont pas du tout ce que je croyais. Je me retrouve dans cette galère. Avec toi. Je croyais avoir connu le pire mais c'était pas le cas du tout apparemment. Putain, je tourne en rond... Ce que voulais dire c'est que j'ai un marché à te proposer. Ou plutôt une trêve. Mettre le passé de côté. Parce que... l'un sans l'autre on peut pas survivre et moi je veux survivre." Et tu te détends. Là, tu la fixe pour vrai. Pas comme tantôt. Là c'est un vrai regard. Un regard sérieux. Elle veux faire un genre de pacte. Toi, ça t'arrange d'oublier le passé. En fait, pas juste toi. Elle aussi. Vous recommencez à zéro. Tu rembobines le film. "Ça me va. Moi, que je soit vivant ou mort je m'en fout. On va tous mourir un jour de toute façon. Puis ça va me faire du bien de sortir du putain de district neuf. Et t'es sure que tu veux pas de cigarette ?" Tu met tes mains en arrière de ta tête et tu croise tes jambes. Ça va te faire du bien de recommencer une nouvelle vie. ► MILO

(ma vie pour la tienne) ▽ Il devrait y avoir prescription pour le chagrin. Un code stipulant que se réveiller tous les matins en pleurant n’est admis que pendant un mois.

T'es immobile et tu refuses de bouger, tu refuses de te tordre sous son regard. Tu refuses de lui donner cette satisfaction. Tu attends bien sagement sa réponse. Il va refuser, tu en es persuadée. Il va refuser parce que, tu sais pas pourquoi, mais ce mec te déteste. Pourquoi il t'aurait gâché la vie sinon ? Pourquoi toi il t'aurait fais ça alors que toi tu n'aurais jamais... Oh peu importe ! Tu ferais mieux de sortir de cette pièce. Tout de suite. Mais il te répond, à ta grande surprise.

« Ça me va. Moi, que je sois vivant ou mort je m'en fous. On va tous mourir un jour de toute façon. Puis ça va me faire du bien de sortir du putain de district neuf. Et t'es sure que tu veux pas de cigarette ? »

Tu clignes des yeux, hébétée. Tu mets plusieurs secondes à percuter ce qu'il vient juste de te dire. Il a accepté pourtant, tu ne peux pas t'empêcher de froncer les sourcils. Tu sondes son regard. Tu t'efforces de démêler le vrai du faux, de voir s'il était sincère. Il l'était. Mais ce qui te frappait le plus c'était cette souffrance sous jacente dans ses yeux qui éteignaient la colère qui couvait constamment au fond de ton être. Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu'il était comme ça ? Pourquoi est-ce qu'il avait répondu... comme ça ? Il avait l'air si détaché de son propre sort. Tu ne comprenais pas. Est-ce que c'était un piège ou un truc du genre ? Tu croises les bras sur ta poitrine.

« Non, pas de cigarette. Comment est-ce que tu peux être comme ça ? Comment est-ce que tu peux être au désinvolte à propos de ta propre vie ? Ca ne vaut rien, pour toi, une vie ? Tu n'es pas le seul dont ta vie dépend, ici encore moins qu'ailleurs. C'est... c'est... tu n'es qu'un... oh laisse tomber. Si tu ne veux pas vivre, tout ça ne marchera pas. Ca marchera jamais... »

Pendant un instant fatal, tu es écrasée par le poids de cette révélation. Abattue. Non, non tu ne pouvais pas baisser les bras comme ça. Tu ne pouvais pas abandonner, pas laisser tomber. Il y a avait beaucoup trop de gens qui dépendaient de toi, tu ne pouvais pas les abandonner, tu ne pouvais pas baisser les bras, pas sans avoir lutté. Jamais.

«Non, non ça peut pas se passer comme ça. Il faut que je rentre, tu comprends ? Milan et Penny m'attendent là-bas. Je peux pas... je peux pas les laisser avec ce monstre ! Ils n'ont que moi ! C'est mon devoir de revenir vivante de ce truc, même si je dois te traîner tout le long de ce truc. Je t'en supplie, il faut que tu m'aides. Je te jure que je ferais tout ce que tu voudras, j'oublierai le passé, pour toujours. Je te demande de survivre, je te demande de vivre pour moi. S'il le faut, après ça je serais à chacun des moments de ta vie jusqu'à ce que tu t'éteignes naturellement. Je serais à tes côtés pour le restant de tes jours. S'il te plaît... »

Elle se tut, étonnée d'avoir déballé autant de choses d'un coup, éberluée de voir jusqu'où elle était prête à aller pour rentrer vivante, pour Milan et Penny. Mais elle continuait de le fixer intensément avec détermination. ► Hazel

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Tu te revois pendant que t'étais un gosse. T'étais maigre, presque anorexique. Tu revoies tes parents en train de baiser dans la cuisine. Ils n'en n'ont rien à faire que tu les regarde. Pour eux, t'es qu'un crétin sans cervelle. Et tu revoies ton père en train de te battre. Il te frappe. Et toi tu reste là, sans rien faire. Il est presque sur le point de te violer quand ta mère rentre dans le salon. Ton père te lâche et commence à l'embrasser. Tu file en courant dans ta chambre et tu te met à pleurer. Et tu reviens à la réalité. T'es dans le train, Hazel est là. Elle te regarde. Toi t'es sur ton lit. Et c'est à ce moment qu'elle te réponds. "Non, pas de cigarette. Comment est-ce que tu peux être comme ça ? Comment est-ce que tu peux être au désinvolte à propos de ta propre vie ? Ca ne vaut rien, pour toi, une vie ? Tu n'es pas le seul dont ta vie dépend, ici encore moins qu'ailleurs. C'est... c'est... tu n'es qu'un... oh laisse tomber. Si tu ne veux pas vivre, tout ça ne marchera pas. Ca marchera jamais..." Tu bouge plus. Tu sais pas quoi dire. Elle, elle à une vie. Elle à une famille au moins. Toi t'a rien. T'a des parents de merde et une vie de merde. Mais tu sais qu'elle à raison. Malheureusement. Tu allais dire quelque chose mais elle te coupe la parole. "Non, non ça peut pas se passer comme ça. Il faut que je rentre, tu comprends ? Milan et Penny m'attendent là-bas. Je peux pas... je peux pas les laisser avec ce monstre ! Ils n'ont que moi ! C'est mon devoir de revenir vivante de ce truc, même si je dois te traîner tout le long de ce truc. Je t'en supplie, il faut que tu m'aides. Je te jure que je ferais tout ce que tu voudras, j'oublierai le passé, pour toujours. Je te demande de survivre, je te demande de vivre pour moi. S'il le faut, après ça je serais à chacun des moments de ta vie jusqu'à ce que tu t'éteignes naturellement. Je serais à tes côtés pour le restant de tes jours. S'il te plaît..." Tout s'écroule en dedans de toi. Tu peux plus continuer comme ça. Tu peut pas te cacher. Dans ta tête, il y a une voix qui te dit *Allez. Vas-y ! laisse toi aller !* Et tu l'écoutes. Tu te redresse et tu te prends la tête entre les mains. Et tes yeux se remplissent de larmes. Puis tu sens une larme descendre contre ta joue, et de deux, et de trois. Enfin. Tu pleure. Mais tu le cache encore. Tu sais qu'au fond de toi, tu veux qu'elle te voit pleurer. Alors tu ôtes doucement tes mains et tu lève la tête vers elle. Voilà ton vrai visage. Tu bégaye. "Tu... Tu comprends pas. Moi j'ai personne, Hazel. Per... Personne. Aucun être humain m'a jamais... Aimé. Je sais plus quoi faire. Pourquoi est-ce que j'existe... Pourquoi... J'ai aucune raison de vivre." Et tu recommence. Tu cries, tu pleure. Tu te défoule. Tu prends ton oreiller et tu t'écrase dessus.   ► MILO

(ma vie pour la tienne) ▽ Il devrait y avoir prescription pour le chagrin. Un code stipulant que se réveiller tous les matins en pleurant n’est admis que pendant un mois.

Il lève les yeux vers toi et, merde ! Il pleure ! T'es complètement désemparée. Tu t'attendais pas à ça. Non tu t'attendais pas à ce qu'il craque comme ça. Après tout, ce mec, qu'est-ce que tu sais de lui ? Pas grand chose, juste des ouïe-dire et c'est pas ton truc de prêter oreilles aux ragots. Jamais de la vie. Alors non, tu ne le connais pas, tu ne sais pas ce qu'est sa vie, ce qu'est son existence, qui il est.

« Tu... Tu comprends pas. Moi j'ai personne, Hazel. Per... Personne. Aucun être humain m'a jamais... Aimé. Je sais plus quoi faire. Pourquoi est-ce que j'existe... Pourquoi... J'ai aucune raison de vivre. »

Tu sais pas comment réagir sur le coup, tu te sens gauche, pas à ta place. C'est ta faute. Tu l'as poussé dans ses retranchements et voilà le résultat, pas bien glorieux. Tu te sens responsable, tu as peut-être été un peu égoïste sur ce coup. Tu sais pas comment te rattraper alors tu fais comme tu aurais fais avec ton frère ou ta soeur. Doucement, tu te mets à genoux devant lui et tu essuies ses larmes, lentement, méthodiquement, patiemment. Ton regard se fait plus doux et tu le prends tendrement dans tes bras, t'aurais jamais cru faire ça un jour mais tu le prends dans tes bras quand même parce qu'il en a besoin, parce qu'il te semble que c'est la chose à faire à cet instant précis. Et tu le berces, doucement, en attendant que ses sanglots et ses larmes se tarissent peu à peu. Il fallait que ça sorte, sinon ça continuerait de le ronger. Des fois il faut enlever la croûte pour que la blessure recommence à cicatriser vraiment. Finalement, tu ouvres la bouche au bout d'un moment.

« Ne laisse pas le passé te détruire. C'est toi qui doit le vaincre. Sinon tu n'as pas d'avenir. Regarde-moi. » Tu prends son visage entre tes mains et tu le tournes doucement vers toi. Quand il te regarde enfin dans les yeux, tu reprends calmement. « Je suis là, moi. Ok, on s'est pas choisi. Quoique si en quelque sorte. Quoiqu'il en soit, nos deux vies sont inextricablement liées désormais. Toi et moi, c'est à la vie à la mort. Tu comprends ? » Tu peux pas t'empêcher d'être troublée par tes paroles mais tu continues. « Alors désormais, je serais tout ce que tu as. Alors s'il te plaît, bats-toi. Pour moi. Je me battrais pour toi. J'ai besoin de toi... » ► Hazel

(wrecking ball) ▽ We clawed, we chained our hearts in vain, we jumped, never asking why,we kissed, I fell under your spell, A love no one could deny

T'aurais jamais pensé pleurer devant elle. Mais pourtant tu l'as fait. T'a été brave et tu t'es lâché. Tu y repense et en fait, c'est la première fois que tu pleures pour vrai. Des larmes qui veulent tout dire. Pas ces fausses larmes que tes parents aiment voir. De la vraie tristesse. Tu t'es étonné toi même. Et Hazel aussi. Avec son expression, elle s'attendait pas à ce que tu pleure. Mais tu lui en veux pas. Même si c'est de sa faute, tu t'en fous. Ça te fais du bien. Et juste à cause de ça, t'es complètement différent. Tu comprends maintenant qu'il y a personne pour toi. À part Hazel. Puis tu la voit s'accroupir et elle essuie tes larmes. Doucement. Pas brusquement. Puis elle te prends dans ses bras. Jamais tu n'aurais pensé que ça arriverais ça aussi. Elle commence à te bercer. Pas comme on berce un enfant. Mais d'une manière inexplicable. Et t'es bien. T'es tellement bien que tu pourrais rester comme ça jusqu'à ta mort.

Tes sanglots s’apaisent petit à petit. Et puis plus rien. Juste le bruit du train qui avance. Vous restez là quelques minutes et tu sens deux mains chaudes sur ton visage. Tu regardes Hazel. C'est elle. "Ne laisse pas le passé te détruire. C'est toi qui doit le vaincre. Sinon tu n'as pas d'avenir. Regarde-moi." Tu diriges ton regard vers ses yeux. La lumière du soleil reflète sur ses iris. Comme dans un film. Et elle continue doucement. "Je suis là, moi. Ok, on s'est pas choisi. Quoique si en quelque sorte. Quoiqu'il en soit, nos deux vies sont inextricablement liées désormais. Toi et moi, c'est à la vie à la mort. Tu comprends ?" Malgré toi, t'es pas capable. Tes yeux se remplissent de larmes à nouveau. Tu peux plus résister maintenant. « Alors désormais, je serais tout ce que tu as. Alors s'il te plaît, bats-toi. Pour moi. Je me battrais pour toi. J'ai besoin de toi... » Tu la regarde encore une fois. Tu attends un moment. Tu ne sais pas pourquoi. Tu ne peux plus parler. Tu sais pas qu'est-ce que tu dois dire. Tu lui réponds un seul mot. "D'accord." Et, c'est plus fort que toi. Tu glisse un bras autour de sa taille et tu t'approche de son visage. Tu lui passe l'autre main dans les cheveux puis tu la fais glisser jusque dans son cou. Tes lèvres effleurent les siennes puis tu l'embrasse. ► MILO