+ haut les coeurs.

Assis au comptoir du bar, ton regard est fixé sur l’alcool orangeatre qui stagne au fond de ton verre rempli de glaçon. Le temps est horrible dehors, il neige, des couches épaisses de blanc recouvre tout l'horizon. Les routes sont à peine dégagée et les seuls personnes dehors sont des enfants qui espèrent gagner de l’argent en séchant l’école pour dégager les chemins principaux. Ils n’auront rien bien sûr, peut-être une cuillère de miel ou un bout de pain rassit de la part de passant.. Tu te donnes bonne conscience en te disant qu’ils ont l’habitude, qu’ils ne connaissent que ça, alors ça peut pas être si horrible pour eux que ça le serait pour toi, habitué à la chaleur du district 9. Rien qu’à cette idée tu rajustes ta grosse écharpe qui ne laisse presqu’aucun partie de ton visage à découvert. C’est à ton uniforme qu’on te reconnaît : un pacificateur. Tu n’es que ça. Tu le sais. Cassandre Scar Van Osenrijk a disparu quand t’avais 19ans et que tu t’es engagé au servir au capitole. Pourquoi faire ? Tu racontes que c’était pour donner une vie meilleure à ta mère, que tu lui envoies de l’argent pour pouvoir survivre là-bas, dans le 9, cet endroit qui te parait si lointain maintenant. La vérité ? T’as pas supporté la mort de ta soeur lors de la douzième édition des hunger games. T’as pas supporté que ton district laisse une gamine de douze ans se faire massacrer, alors que des traîner de dix-sept auraient pu se porter volontaire au lieu de crever dans la rue deux jours après la fin de l'édition hunger games. T’en es venue a un conclusion : les filles ne sont que des traînées, des putes, des moins que rien et elles méritent de souffrir et de dormir dans les caniveaux. Devenir pacificateur c’est le seul moyen que t’as trouvé pour leur faire payer, à toutes. C’est une vengeance comme une autre. Tu regardes ces gamines crever de froid et de faim, t’attends qu’elles te supplient de prendre leur virginité contre une ration de blé. T’acceptes en riant. Toutes des catins. Puis bien sur elles reviennent, elles recommencent, parce qu’elles pensent faire une bonne action en nourrissant leur famille. Tu ris. T’as gagné, t’as ta vengeance, et tu le vis très bien.