Liam ϟ electric soul

« Dit, tu crois qu'on verra le Capitole un jour ? » Le petit garçon se retourna sur son flanc, et observa son grand frère. « Je sais pas Gus, peut-être, qui sait... » Il se remit sur le dos et contempla le ciel bleu. Les nuages lui donnaient l'impression de danser, de virevolter sous ses yeux. Il tendit la main. Mais ils étaient insaisissable, incertain. Comme la vie qu'ils menaient tous. Comme la vie qui les accablait de malheur, de peine, d'épreuve. On ne pouvait rien faire contre cela. Attendre. La seule chose à faire était d'attendre, impuissant. Attendre que le destin vienne nous briser les os, nous arracher cette vie qui nous plaisait tant. Le garçon se redressa. On pouvait voir une lueur briller dans ses yeux. « Moi je dis que oui, c'est obligé ! » L'enfant. Insouciant, naïf. Il se laissa une nouvelle fois tomber sur l'herbe fraîche. Une fine brise vint lui rafraîchir le visage. Il respira profondément. Voilà comment il aimait la vie. Simple. Sans complication. La vie d'un enfant. Mais cela allait changer. Il le savait, au fond de lui, mais il ne voulait se l'avouer. Non, il préférer attendre encore, avant d'ouvrir les yeux. Avec que la réalité ne le rattrape. Avant que tout soit foutu.

when it all changes

you have to adapt

Il courrait. Encore, sans s'arrêter, sans regarder derrière lui. Il courrait à travers tout le district deux, devant tous les regards médusés des habitants. Il ne voulait pas le croire. Non, il ne pouvait pas le croire. Il n'allait pas faire ça, il n'allait pas l'abandonner, pas lui. Il arriva à bout de souffle devant la petite maison. Sa mère était en pleur sur le palier. Son père, droit, impassible, regardait devant lui sans bouger. Le garçon s'approcha, les larmes aux yeux. Il se stoppa à côté de son frère, et planta son regard moite dans le sien. « Dit moi que c'est pas vrai. » Il devait être fort. Alors il ferma les yeux de toutes ses forces. Il ne voulait pas qu'une larme coule sur son visage. « Je suis désolé Gus... » Alors c'était bien vrai. On ne lui avait pas mentit. Il tourna les talons, s'enfuit en courant, aussi vite qu'il le put. « Gus ! » Bientôt ces cris n'étaient plus que de lointain murmure. Il se laissa tomber contre un mur et fondit en larme. Son frère, son modèle. Il les abandonnait pour devenir Pacificateur. Il les laissait. Il le laissait. Le garçon de onze ans prit une pierre, la plus grosse qu'il put trouver, et la lança de toutes ses forces. Elle brisa un carreau. Il s'enfuit à nouveau.

and finally

you can find yourself in the ashes

« Suivant ! » Il s'avança, la tête haute. Ce n'était pas la première fois qu'il faisait ça. La troisième, pour être exact. Mais il n'avait pas le choix. Il devait le faire pour sa famille, pour ses parents, pour sa survie. Depuis que Godric les avait abandonné, tout partait en vrille. Ses parents avaient été virés du jour au lendemain. Leur niveau de vie avait terriblement baissé. Alors il devait faire tout ce qu'il pouvait pour les aider. « Votre nom s'il vous plaît. » Il regarda l'homme dans les yeux. « Liam Evander. » Il lui tendit une petite bourse. Il venait de mettre sa vie en jeu pour quelque pièce. Pour un jeu cruel et stupide. Il avait maintenant plus de chance de se faire tirer au sort. Mais il s'en foutait comme de la petite culotte de Rithels. Il se saisit du petit sachet et laissa sa place. Il s'assit dans les graviers, le regard rivé sur le ciel bleu. Il repensa à son frère. Il avait juste envie de lui foutre son poing dans la gueule. Il ne l'avait pas revu depuis un bout de temps déjà, trop occupé par son nouveau travail pour se soucier de sa famille. Il voulait lui prouver qu'il n'était pas un bon à rien, qu'un copieur. Lui aussi pouvait se battre. Lui aussi pouvait gagner les Jeux. Il allait tout faire pour renverser ce gouvernement de merde, pour arrêter toute cette barbarie, et remettre ses parents à la hauteur qu'ils le méritaient. Et à ce moment là, il pourra se retourner sur Godric, et lui cracher à la gueule, comme il l'avait fait en les abandonnant, lâchement.