i am not in danger, i am the danger. (red/telly)

Après avoir passé les deux premiers jours à apprendre comment survivre, Telly pensait qu’un atelier qui l’aiderait à tuer pourrait lui être favorable. Grâce à ces deux premiers jours d’entraînement, elle apprit à construire un piège, à soigner quelques blessures, à reconnaître certaines plantes –même si elle était déjà calée sur le sujet- et à survivre dans un environnement hostile. Elle était parée pour vivre dans l’arène tant que personne ne venait la trouver. Mais si quelqu’un le faisait, elle devait se défendre. Elle inspecta les ateliers qu’elle n’avait pas encore fait un à un et elle commença par celui des armes à distance. Ce truc est pratique mais c’est presque impossible à maîtriser en une heure. Elle tenta le tir à l’arc. Elle pouvait qu’être bonne. Le superviseur de cet atelier était un homme au visage dur et au corps musclé. Elle se demandait comment quelqu’un de sa carrure pouvait se spécialiser dans les armes à distance alors qu’il avait tout pour être le genre chevalier et épée. Incroyable. Elle attrapa un des arcs en fer, relativement léger, et elle encocha une flèche. Elle leva son arme vers la cible et tendit la corde. Cible ratée. La flèche se retrouva en plein milieu du mur, à des dizaines de mètre de la cible. Le superviseur vint alors lui expliquer les bases du tir à l’arc. C’est à propos de se vider l’esprit. Les muscles ne font rien. C’est le cœur qui parle. Contrôle ta respiration et tu contrôleras ta flèche. Il ne cessait de lui donner des conseils pour qu’elle s’améliore. Elle soupira et détendit ses muscles. Elle encocha une nouvelle flèche puis celle-ci arriva sur la cible mais au niveau du bras. Ca servirait à quoi de blesser quelqu’un au bras ? Elle voulait toucher le cœur ou le cerveau. Telly décida d’essayer une nouvelle fois et cette fois-ci… La flèche n’a pas touché la cible. Elle posa l’arc en s’écriant « Désolée ce truc n’est pas fait pour moi. Je vais essayer un truc un peu plus réalisable. » Avec un peu plus de concentration et d’effort, elle aurait pu faire une bonne archère mais elle n’avait pas la patience de ceux-ci. Elle n’avait pas le temps de se concentrer pendant deux heures pour réussir quelques flèches. Il lui fallait quelque chose de concret. L’atelier du corps-à-corps, c’était peut-être un art où elle allait se montrer bonne. Elle s’approcha du tapis et elle se demanda combien de temps elle allait attendre avant d’en avoir un. Elle avait déjà un plan. Lorsque l’expert se montrerait, elle utiliserait sa petite taille et son agilité pour faire des feintes et frapper plusieurs petits coups au lieu d’un gros coup. C’est ce qu’elle fit lorsqu’il se montra. Seulement, elle n’était pas aussi douée que lui et elle se retrouva vite au tapis. Mais Telly ne perdait pas espoir, elle s’est remise sur pied et elle recommença à frapper avec vitesse et habilité. L’adrénaline envahissait son corps, elle ne savait pas qu’elle était capable de chose pareille. Elle décida alors de donner un peu de répit à son adversaire et de changer d’atelier. Elle devait apprendre le maximum de chose en ce dernier jour d’entraînement.

Telly sortait de son combat avec autant de bleus que son adversaire. Si elle était petite et rapide, elle n’était pas faite d’acier et elle avait reçu des coups qui l’ont blessés elle aussi. Ce soulagement, elle le partageait avec celui qu’elle venait de battre avec difficulté. Elle recula un peu de la foule et se cacha dans un petit coin pour jeter un œil à ses blessures. Il était interdit de se battre avant les Jeux mais c’était de l’entraînement alors elle devait assumer les bleus qui cicatriseront la nuit. Elle ne pouvait pas se plaindre. Et puis, qui l’écouterait ? Elle n’était pas carrière. Elle venait d’un minable district, bras droit du défunt Treize. Les Onze étaient encore plus misérables que les Douze aux yeux du Capitole. Elle ne pouvait pas se permettre d’attirer l’attention sur elle, même si ce combat était innocent. Alors qu’elle regardait ses bras légèrement musclés par son travail dans les champs et les vignes, un inconnu vint l’aborder. « Pas mal pour une jeune pousse » Elle releva son regard vers lui, un peu méfiante vis-à-vis des futurs tributs qui souhaitaient la manipuler. Ne jamais sous-estimer les plus petits, et surtout pas Telly Rowling. La gamine était vicieusement maligne. Son frère le savait mais il avait tendance à l’oublier, elle elle ne l’oubliait pas. « Merci. » Se contenta-t-elle de répondre avant le blondinet ne continue de parler. « Mais avec si peu de muscles et de hauteur, tu ferais mieux de viser les articulations de tes cibles, et les travailler à contre-sens. Frappe leurs tendons et ils s'écrouleront comme des marionnettes à qui on aurait coupé les fils. » Un conseil, elle était choquée mais elle s’abstint de toute émotion. Pourquoi quelqu’un qu’elle devra tuer voulait-il la conseiller ? C’était illogique pour elle. Mais s’il y avait une chose que Telly avait appris ces derniers jours c’est que les gens sont illogiques et encore plus les adolescents sur le point de mourir. Elle regarda son interlocuteur, autant ébahie qu’elle ne l’était déjà. « Pourquoi tu me donnes des conseils ? Tu ne veux pas à avoir à me tuer trop facilement, c’est ça ? » Il était peut-être un de ces carrières qui aimaient avoir un vrai combat avant d’achever quelqu’un et Telly, de par sa petite taille et son faible âge était la cible idéale pour montrer sa supériorité face à la caméra. Malgré tout son visage était doux et confiant comme si c’était un masque qu’il portait pour ne pas effrayer la jeune fille. Elle était maitre dans l’art de porter des masques, il ne pouvait pas la tromper ainsi, avec autant d’aisance. « C'est la dernière journée d'entraînement. Tout le monde cherche à prouver aux autres sa supériorité. A tisser des alliances... tu vois le type, près de ton prof de combat ? C'est Gasby French, du District Douze. Il n'arrête pas de traîner avec un duo de carrières du District Un, surtout Tabatta Kingsley. Je crois qu'il veut se faire recruter auprès d'eux. » D’accord et ? Elle ne voyait pas le véritable but de cette conversation malgré les belles paroles de celui qui parlait. « Tu vois le danger ? Les non-carrière n'ont aucune chance s'ils ne sont pas unis contre les carrières, alors s'ils leur lèchent les bottes... » Telly l’écoutait mais ne voyait toujours pas le point derrière ce monologue. Elle plissa légèrement les yeux en regardant celui dont il parlait et elle soupira. Que cherchait-il à faire et pourquoi passer par tant de mots. Ne pouvait-il juste pas en venir au point ? « Si j'étais à ta place, j'irais humilier ce Gasby en combat singulier. Il voulait te défier, mais t'es partie avant. Regarde, Tabatta et son binôme l'observent. Ils vérifient que son temps passé courbé dans les mines l'ont plus musclé que brisé le dos. Mais je dis ça, je ne dis rien... » Voilà ce que c’était. Une sorte de vengeance où tabasser quelqu’un lui ferait plaisir. Elle soupira à nouveau et la gamine du Onze jeta un dernier regard au blondinet. « Non merci. C’est pas mon genre d’humilier les gens gratuitement. »  Oh honorable Telly, si tu voulais gagner il fallait tricher et oublier ta dignité et ton sens moral. Les Pacificateurs de son District étaient tellement durs que la méchanceté gratuite la faisait vomir. C’était quelque chose qu’elle supporter. Alors autant s’éloigner de ceux qui essayaient d’obtenir ce genre de chose d’elle. Elle reprit sa marche en guettant d’autres ateliers, en espérant qu’il cesserait de l’importuner.

Le blondinet la rattrapa et lui attrapa le poignet d’une façon qu’elle n’a pas apprécié. Elle regarda son poignet pris au piège par la main de Red puis elle jeta un regard désinvolte sur lui, le genre de regard qui dit qu’il va se retrouver infirme avant le début des Jeux s’il ne la lâchait pas immédiatement. « Gratuit ? Je te parle d'alliances. De la sienne avec eux. Tu sais réfléchir, je le sais. Alors dis-moi : préfères-tu affronter seule une armée de carrières et leurs pantins des Districts inférieurs, ou éliminer ces crétins arrogants grâce à notre nombre ? » Notre ? Qui incluait-il dans son imaginaire alliance ? Que voulait dire « nous » ? Nous les pauvres ? Pour une certaine raison, il la considérait comme lui, c’était insultant pour elle. « Oui, je parle aussi de s'allier, nous. Il est totalement débile de laisser à des gens qui ont vécu convenablement, qui se sont entraînés et qui ont l'appui des sponsors et du Capitole, avoir l'atout du nombre. » Elle soupira devant tant de stupidité. Etait-il assez fou pour essayer de survivre ? Oh le pauvre garçon, il avait de l’espoir. Telly prit une grande inspiration en haussant les épaules et en levant les yeux au ciel. C’était dangereux de s'attaquer en carrière alors le faire en nombre, c’était ingénieux mais ça restait incroyablement stupide. Ils n’étaient que de pauvres enfants de mineur et agriculteur, ils ne savaient rien. On ne les avait jamais préparés pour se battre ou tuer. Ca restait effrayant pour une adolescente comme Telly. Elle venait du District Onze, le District souffre-douleur du Capitole pour avoir été bras droit du Treize lors des Jours Sombres. « Pas une petite voleuse ne pourra échapper aux mailles de leur filet, si nous ne nous allions pas contre eux » Elle se refroidit plus qu’elle ne l’était déjà. Comment pouvait-il savoir ça, il ne la connaissait pas. Et puis elle avait arrêté de voler après l’exécution de son père, c’était son frère qui continuait de voler pour se nourrir et pour la nourrir, elle. « Qui te dit que je suis une voleuse ? » Elle le dévisageait, sourcils froncés, regard menaçant, elle n’aimait pas les gens qui arrivaient à lire en elle. On lui avait appris mieux que ça voyons. « Ok monsieur peu importe quel est ton nom, première règle de société : si tu veux une alliance avec une personne, ne l’insulte pas de voleuse. » Elle leva le regard et balaya la pièce des yeux pour vérifier qu’aucunes oreilles indiscrètes ne les espionnaient. « Ce n’est pas parce que tu considères qu’on est du même monde que tu dois oublier la politesse, surtout venant d’un gars qui vient d’un District qui se traîne dans la poussière et le charbon. » Elle prit une inspiration avant de regarder à nouveau autour d’elle. « Seconde règle : n’attend jamais d’une fille qu’elle te donne une réponse à ton invitation sur place. » Ajouta sur un ton malice qui sous-entendait des choses. Elle devait d’abord en parler avec son co-équipier avant de prendre n’importe quelle décision.

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