◈ i've been up in the air, lost in the night (pâris).

« Son regard balaye l’imposante entrée, le jeune homme cherchant un possible signe de présence dans cette demeure. Il n’en est rien cependant, seule sa respiration vient troubler le silence angoissant qui règne ici. Seulement, tout cela ne semble pas l’inquiéter. Pourquoi le serait-ce ? Depuis bien longtemps maintenant il s’est habituer, à cette absence. Celle de ses parents, sa sœur, sa famille. Un petit sourire vient orner ses lèvres, ironique. Comment a-t-il pu penser un seul instant que l’un deux auraient pu être présent ? Ces derniers ne l’ayant jamais été auparavant, il y a bien longtemps. Mais l’innocence l’a quitté, prenant ses valises pour le laisser vaquer à ses envies, ses conneries. Sa vie. »

Ses pas s’accélèrent dans la noirceur de cette nuit, cependant, les nombreux lampadaires qui bordent les rues éclairent d’une vive lumière chaque recoin. Il relève la tête, un léger souffle de brume s’échappant de ses lèvres alors qu’un frisson lui parcours l’échine. Bientôt, les premiers rayons de soleil devraient prendre place dans le ciel, alors que lui ne rentre qu’à peine. Mais ce n’a pas l’air de l’inquiéter, il en a l’habitude à vrai dire. Alors, quand il arrive au vestibule, ses sourcils se froncent légèrement, la faible lumière qu’il aperçoit signifiant la présence d’une personne à l’intérieur. Rapidement, il se met à réfléchir qui cela peut-être. Sûrement pas sa sœur, Pixie, qui à quitté la maison familiale depuis quelques temps maintenant. Son père ? Sûrement pas, ce dernier se trouvant la plupart de son temps à son lieu de travail, la seule chose à qui il semble donner de l’importance à part sa mère, bien entendue. Sa mère. Tandis qu’il rentre à l’intérieur, tâchant de refermer discrètement la porte, il devine sa silhouette à la lumière qui provient du salon. Bien vite, elle le rejoint, interpeller par l’heure à laquelle ce dernier vient d’arriver. « Qu’est-ce que tu fais à rentrer à cette heure ? » Sa voix se fait autoritaire, mais depuis bien longtemps elle ne fait plus cet effet. Ses épaules s’haussent négligemment, il n’est pas rare qu’il rentre à cette heure là. Seulement, personne n’est là pour en témoigner, Pâris ayant parfois l’impression qu’il est le seul à habiter entre ses murs. Un petit rire s’échappe de alors de ses lèvres, sûrement un signe de fatigue. « Je ne suis plus un petit garçon, c’était avant que tu aurais dû t’en préoccuper. » L’alcool aussi y est pour quelque chose. Elle n’a pas besoin de beaucoup de temps pour le deviner, ses lèvres se pinçant face à l’état de son fils. Cet état dans lequel elle l’a laissée plonger sans même prendre garde. Sa main se lève, tandis qu’elle l’a tend doucement vers la joue de son unique fils. Alors que ses doigts frôlent sa peau, il détourne le visage, se refermant aussitôt face à cette douceur dont-il n’a que très peu pu profiter durant son enfance. « Pâris, s’il te plaît… » Elle a bien conscience de ce qui se passe dans la vie de son fils, elle n’est pas aussi naïve qu’elle puisse paraître. Seulement impuissante face à cela. Ne pouvant rien faire pour l’aider à sortir de ce gouffre. « Je suis fatigué, je vais me coucher. » Bien vite il lui tourne le dos, suite à ses propos. Froid et dure, il monte l’escalier, lui jetant un dernier coup d’œil. « A un autre jour, si tu as assez de temps à me consacrer. »

Son souffle se fait rapide, le battement de son cœur contre sa poitrine également. Seule une faible lumière éclaire la pièce, assez pour lui permettre l’observer sans gêne tandis qu’elle se crispe contre lui. Leur deux corps dansant l’un contre l’autre, la chaleur et le plaisir régnant sous les draps qu’ils partagent. Ses lèvres se perdent sur sa peau, pour la première fois et sûrement la dernière. Comme bien d’autre avant elle, ce n’est pas la première à tomber face à ses avances. Son sourire, ses propos, c’est ainsi qu’il arrive toujours à les convaincre, profitant d’elle avant de les jeter et les oublier. Comme de simples jouets avec lesquels ils s’amusent avant de rapidement s’en lasser. Quelques fois, il rêve de ses mèches roses, tandis qu’il se retrouve avec une autre. Elle est bien la seule qu’il n’a jamais touché, respectant beaucoup trop sa meilleure amie pour lui faire connaître le même sort. Mais le visage de Romeo le fait rapidement grimacer, bien conscience de ce qu'elle représente pour lui. Il n’est pas quelqu’un de bien et ne possède aucunement un bon fond, du moins, il n’en a pas l’impression. Peut-être parce que c’est le cas, sa bienveillance ayant sûrement prit ses valises, en même temps que son innocence. Le laissant seule à la merci du Capitole et de son extravagance, à la proie de ce bonheur artificiel. Celui qui n’atteindra jamais. La seule chose qu’il ne pourra jamais acheter.