➜ MOISSON DU DISTRICT 9

moisson du district neuf

the first quarter quell is here

Emmitouflée dans son manteau, la frêle Saja, assise à côté du maire du district neuf, pose un regard lourd sur la population du district, réunie sur la grande place de l’hôtel de ville en ce jour pluvieux. Quand l’hôte Fir Spectral (pnj) monte sur l'estrade accompagné de son habituel sourire moqueur, personne ne daigne l'acclamer. Au district neuf, seul le son de la pluie se fait entendre. Debout, gelés, les habitants attendent impatiemment le tirage au sort pour retourner à leur occupations. L'Expiation, la plupart n'en ont pas grand chose à faire. Car au final, ça ne change pas grand chose. Deux tributs qui s'en vont, ce n'est rien pour le plus grand distict de Panem. Mais, probablement vexé par leur manque d'enthousiasme, Fir prend un malin plaisir à faire traîner les choses. Ce n'est qu'après la diffusion du film de propagande qu'il se décide enfin à plonger sa main dans la boule transparente.

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born to die

le grand jour était arrivé. enfin le grand jour, tout était relatif. c’était un jour comme les autres dans le district neuf : boueux, pluvieux -ou presque-, nuageux, ennuyeux. ennuyeux ? non, plutôt nerveux. on ne présentait plus la terrible moisson pas vrai ? tout habitant du district connaissait ce fléau. pire que la peste ou la famine, les hunger games ravageaient des familles. une seule candidate du neuf avait su en sortir vainqueur et joann ne lui avait jamais parlé. encore deux ans et elle n’aurait plus qu’a regarder les jeux sans plus avoir ce poids dans l’estomac : la peur. comme lorsque son père était encore en vie, comme lorsqu’elle frôlait régulièrement la mort, chaque soir, sous les yeux inconscients – ou alors était-ce indifférents ?- de sa mère. alors qu’elle se dirigeait vers la place, son regard rencontra celui d’anakin qui avait échappé au terrible tirage au sort pendant toute sa jeunesse. une certaine longévité l’attendait donc. que n’aurait-elle pas donner pour avancer son horloge biologique de deux ans ? les enfants se pressaient dans la file afin de se faire enregistrer, au final, deux d’entre eux mourraient sans doute. joann n’avait aucune illusion quant à l’issue des hunger games pour le district neuf : les sponsors n’avaient que faire des pauvres rejetons d’un pauvre district. injustice. c’était bel et bien ça le mot.

la foule était compacte et alors qu’elle dépassait le prélèvement de sang, elle se dirigea vers sa voisine, de un an son ainée. elle la savait très pauvre. le nombre de tesserae qu’elle avait du prendre pour survivre était conséquent, elle avait donc bien plus de chances d’être tirée au sort non ? ce genre de pensées n’aurait jamais dû venir dans son esprit, pourtant la perversion des jeux poussait chaque adolescent à désirer la mort d’autres jeunes gens de leur âge voir encore plus jeune. un concept inhumain. les hunger games n’étaient qu’une machination pour divertir le capitole, même plus un moyen de terreur. peu de capitolien faisaient le déplacement jusqu’au neuf : l’accueil y était toujours très froid –voir inexistant- et même les hôtes étaient haïs lorsqu’ils envoyaient la jeunesse qu’ils voyaient grandir depuis des années à la mort. on haïssait le capitole mais on se taisait de peur des représailles.

cette année, on fêtait le triste anniversaire de la naissance des hunger games. quelque chose sombre se préparait, tous les savaient. quoi ? tous l’ignorent. pourtant lorsque la vidéo se met en route, rien n’a changé. et alors que la pluie s’abat sur la foule gelée et nerveuse, fir spectral leur adresse un grand sourire, ce grand sourire pervers qui montre bien l’atrocité des jeux. deux adolescents allaient mourir, peut être joann, peut être sa voisine, sous les yeux impuissants de leurs proches. et le pire ? c’était que des milliers de gens allaient adorer ça ! joyeux hunger games

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Moisson du district 9

Encore ce même spectacle, encore cette nouvelle mise en scène. Quand est-ce que cela prendrait fin, finalement ? Tu n'en savais rien. Même si tu arrivais à venir à bout de cette moisson et de la prochaine, tu ne pourrais t'empêcher de craindre le pire pour Penny et Milan. Penny n'a encore que 11 ans, Milan vient de fêter ses 15 ans. A le voir, il a l'air tellement plus vieux que toi mais tellement plus épanoui bizarrement. Toi tu sais qu'il joue juste très bien la comédie. Depuis qu'il travaille dans les champs quand il en a l'occasion, tu as plus de temps pour souffler et lui s'est étoffé physiquement: presque un homme déjà... Tu peux pas t'empêcher de prier pour qu'on ne le prenne pas. Qu'on ne vous le prenne pas. Penny a encore un an de répit, une petite année d'innocence si l'on peut dire. Si seulement... L'innocence n'a jamais été au goût du jour dans votre vie.

Voilà tous, droits comme des i, le regard tourné vers la tribune, la peur au creux du ventre. Bizarrement, tu penses pas une seule seconde que ça puisse te tomber sur le coin de la gueule. Tout ceux à quoi tu penses, c'est "pourvu que Milan ne soit pas piger, pourvu qu'il ne soit pas piger..." Tu fermes les yeux pour cacher la panique dans ton regard. Non, ne laisse pas l'angoisse prendre possession de toi. Tu es forte. Tu te tiens plus droite encore et tu fixes la scène droit devant toi. Il n'arrivera rien, rien de mal aujourd'hui. Pas à vous. Vous avez déjà eu votre dose pour toute une vie. Alors maintenant ça suffit. Finalement la cacophonie de ta tête laisse place à l'éternel cérémonie. Toujours les mêmes mots, toujours la même vidéo, toujours les mêmes attitudes. Tu te tais et tu attends que ça passe, comme toujours.

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Capitolien pur souche méprisant les districts, Fir, l'hôte du district neuf, adore prendre son temps dans les tirages au sort, et ce depuis qu'il a été nommé dans ce district. C'est donc avec un malin plaisir qu'il laisse tourner sa main dans la boule de verre sans daigner choisir un bout de papier. Ce n'est qu'après un petit mot du maire qu'il se décide enfin à ressortir sa main, lisant près du micro le nom de celle qu'il a pioché.

« HAZEL DUNCAIN »

La jeune femme se dirige vers l'estrade, suivi par les yeux curieux des habitants du district, gelé dans leur vêtements. Personne n'applaudit, personne ne réagit vraiment, après tout, il n'y a pas d'inquiétude a avoir pour elle, puisqu'elle descendrait de cette estrade après avoir choisi qui y monterait à sa place. Tremblotante de froid, elle se positionne près de Fir qui l'accueille avec un sourire aussi glacial que le climat, avant de se tourner vers la deuxième boule. Renouvelant son petit spectacle, il pioche un petit bout de papier et scande le nom de l'heureux élu.

« [PLACE A PRENDRE (pnj)] »

Le jeune homme ne tarde pas à monter sur l'estrade, son blouson sur la tête pour se protéger de la pluie et se place à côté de l’hôte qui se met à applaudir en souriant, moqueur, riant de la position dans laquelle le district se trouvait. Puis, il se recule, laissant les deux piochés à leur triste décision. Qui sacrifieront-ils ?

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Si ailleurs les moissons se terminent rapidement, c'est bien différent au district neuf, où Fir, l'hôte, décide de s'amuser un peu. « Alors, Hazel... Qui nomineras-tu? Tu sais que c'est un choix des plus importants. Les jeux ne sont pas une blague; L'enfant que tu vas sélectionner ne reviendra peut-être pas. » dit-il d'un ton moralisateur, le sourire aux lèvres. Heureusement, après des années avec cet haute, les habitants du neuf avaient l'habitude de ce genre de tyrades, et ne l'écoutaient même plus. C'est donc l'esprit clair que la jeune femme désigna le jeune homme qu'elle désirait voir aux hunger games.

« Milo Mac Giolla Phádraig »

répéra l'hôte avec une certaine difficultée. Pour éviter plus grande humiliation, il se tourna rapidement vers le jeune garçon qu'il avait pigé plutôt, ne se préoccupant pas du tribut qui montait sur scène. « Alors petit, ton choix est fait? Tu as choisis? » Le garçon, caché sous son blouson gémit, craquant sous la pression. L'hôte, encore, s'avança, le garçon prit peur et devant tous les spectateurs, mouilla son pantalon – une tache humide qui n'avait rien a voir avec les conditions climatiques. L'hôte rit un moment, avant d'insister d'avantage, demandant un nom, qui finalement, vint.

« JOANN-MYR FAIRCHILD »

dit le jeune homme, de sa petite voix. Une blondinette leva la tête, interpellée, avant de s'approcher de l'estrade où on l'attendait pour cloturer la moisson. Fir sourit, prêt à faire son annonce spéciale – Il avait attendu ce moment avec impatience, allant même jusqu'à en rêver la nuit. D'une voix forte, il dit :

« cette année les tributs selectionnés et ceux qui les ont choisit seront liés par la vie dans l'arène. Ensemble dans la mort, ou encore dans la victoire. Je vous présente les quatre tributs du neuvième district pour la vingt-cinquième édition des jeux »

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Moisson du district 9

Tu t'étais dirigée vers cette estrade sans angoisse aucune, quoique tu sentais sur tes épaules le poids des regards et le poids de ton choix. On aurait limite pu dire que tu avais en cet instant un pouvoir de vie et de mort sur la personne que tu allais nommer. Car c'était toi qui allait nommer le garçon qui irait aux Jeux cette année, et qui n'en reviendrait sans doute pas. Comme une malédiction, dont tu étais l'exécutrice exclusive. Ca donnait froid dans le dos dans un sens. Mais tu étais montée sur l'estrade, bientôt suivi par un autre garçon du district qui aurait la même tâche que toi, sans émotion aucune.

Alors que tes yeux balayaient la foule tu te demandais qui. Qui est-ce que tu haïssais au point de mettre sa vie entre les mains du Destin ? Si tant est qu'il existe. C'était... injuste. Tout cela était injuste et c'est avec un goût amer dans la bouche que tu avais commencé à réfléchir. Qui ? Sur qui se porterait ton choix ? Ton ignoble choix ?

« Alors, Hazel... Qui nomineras-tu? Tu sais que c'est un choix des plus importants. Les jeux ne sont pas une blague; L'enfant que tu vas sélectionner ne reviendra peut-être pas. »

Ton choix est fait, immuable. Il existe quelqu'un pour qui ta haine est quasi palpable, quelqu'un dont tu as déjà souhaité la mort plus d'une fois et que tu as la possibilité de faire payer pour ça. C'est... sauvage, barbare mais c'était la seule raison valable pour que tu envoies quelqu'un à la mort sans plus de cérémonie que ça. Si tu avais pu, c'est ton oncle que tu aurais mis dans l'arène. Mais il était trop vieux pour ça. Alors c'est vrai ce jeune homme que tu as tourné ton choix, ainsi que ton regard en déclarant son nom dans le micro.

« Milo Mac Giolla Phádraig »

Voilà c'est dit. Son sort est scellé. Tu détournes les yeux, ça devient trop insupportable. Puis tu attends, tu attends la fin de cette mascarade pour pouvoir partir. Tu ne crois pas si bien dire. Car le pot aux roses éclate enfin à la stupéfaction générale.

« cette année les tributs selectionnés et ceux qui les ont choisit seront liés par la vie dans l'arène. Ensemble dans la mort, ou encore dans la victoire. Je vous présente les quatre tributs du neuvième district pour la vingt-cinquième édition des jeux »

Tu lâches malgré toi un hoquet de surprise, proprement choquée par l'annonce. Quoi ?! Non ! Non ce n'était pas possible ! Non tu ne pouvais pas partir aux jeux ! Qui allait prendre soin de Milan et Penny ? Qui allait les protéger de ton oncle et de sa perversité avide ? Qui allait être là pour eux ? Non tu ne pouvais pas partir ! Il ne pouvait pas te faire ça ! C'était impossible ! Tes yeux brillent de larmes de rage contenue, tu sers les poings mais tu refuses de craquer. Tu es plus forte que ça, tu es plus forte que ça, tu es plus forte que ça. Mon dieu, mais comment est-ce que vous alliez vous en sortir ? Il n'y avait qu'une solution. Il fallait que tu reviennes, entière, victorieuse et enfin tu leur offrirais la vie rêvée. Mais cela impliquait pactiser avec le diable et y laisser son âme. Soit, tu acceptais ce sacrifice, pour eux. Tu ferais n'importe quoi pour eux. Et tu étais bien prête à le prouver.

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FUCK CAPITOL

i'm leaving this world

J'avance lentement vers l'estrade. J'ai le dos détrempé mais je ne m'arrête pas. J'ai toujours voulu aller aux Hunger Games. Je ne reverrai plus mes amis par contre. Oh. C'est vrai... Je n'en ai pas. Je me retourne vers la foule, puis un rictus se forme sur mes lèvres. Je suis content. Je vais mourir. Je croise le regard d'Hazel puis je me dit qu'elle a fait un bon choix. Et c'est là que tout se passe.

« Cette année les tributs selectionnés et ceux qui les ont choisit seront liés par la vie dans l'arène. Ensemble dans la mort, ou encore dans la victoire. Je vous présente les quatre tributs du neuvième district pour la vingt-cinquième édition des jeux. »

Je me fige soudainement. Mon sourire s'efface de mon visage puis je fixe la jeune femme à côté de moi. Je lit sur ses lèvres. Elle dit "non". Et moi je répète. Non. Non. Non. Maintenant, mon but n'est pas de mourir mais de protéger quelqu'un. Une personne que je déteste. Les larmes me montent aux yeux. Je suis désormais lié à Hazel. Ma pire ennemie devenue ma raison de vivre. Je me prends la tête entre les mains et je crie. Je crie du plus fort que je peux pour que tout le monde m'entende. Puis je me calme. Je suis dépendant. Nous sommes dépendants.

(c) MEI SUR APPLE SPRING

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