(ah. ~ ch.) ★ have a little faith in me.

Invité

“ make the devil your friend ”

Say you have a little faith in me. Just close your eyes And let me lead. Follow me home. Need to have a little trust in me. Just close your eyes And let me lead, Follow me home, To where the lonely ones roam. Sun's come up And there's no one else around. Meet me in the shadows, Won't you tell me what you found. You've got everything to lose.★ ASTRAE HEAVENSBEE & CRESSINDA HEAVENSBEE.

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La journée touchait à sa fin et pourtant Cressinda n’avait pas envie de rentrer chez elle. Depuis des années déjà, elle avait pris l’habitude de régulièrement s’évader du district deux. Là où son ainée dépensait des sommes d’argent phénoménales en robes, bijoux ou autres fantaisie tout droit venue du capitole, Cressinda elle, dépensait les mêmes sommes d’argent en billet de train. Elle avait tendance à penser que ça la rendait une nouvelle fois bien moins superficielle que sa sœur. Elle pensait, qu’à part au capitole, il était très difficile de trouver des personnes encore plus superficielles qu’Astrae Heavensbee. Les deux jeunes femmes n’avaient en commun que quelques très physiques et leur nom de famille. Psychologiquement, elles étaient deux personnes bien différentes et certainement pas faite pour s’entendre. Rares étaient les fois où elles pouvaient discuter plus de cinq minutes sans arriver à avoir un avis différent sur le sujet. Cressinda avait l’impression que, les rares fois où elles réussissaient à ne pas se disputer sur un sujet, il s’agissait des fois où elle faisait mine d’écouter sa sœur, sans vraiment le faire. Elle était assez douée à ce jeu, ou bien, Astrae préférait laisser couler, profitant de l’inattention de sa sœur pour parler sans se faire couper toutes les deux minutes. Si elles avaient grandi sous le même toit, ça ne les avait jamais vraiment rapprochées. Ce serait mentir de la part de Cressinda que de prétendre qu’elle n’aimait pas sa sœur. Elles n’étaient pas complices, c’était un fait indéniable, mais ça n’empêchait pas la brune d’aimer sa sœur, tout comme elle aimait son père. Ils étaient après tout, sa famille et la famille était une chose importante, elle le savait bien, elle aimait la sienne, même si elle se sentait parfois un peu de trop dedans. Son père faisait des efforts, il lui offrait toujours des cadeaux, mais il oubliait trop souvent qu’elle n’était pas Astrae, qu’elle n’aimait pas les mêmes choses que son aînée et que ce qui lui plaisait à elle, la laissait elle, complètement indifférente. Les relations qu’elle entretenait avec sa famille étaient difficiles, parce qu’elle était différente, trop différente pour ne pas avoir, trop souvent, l’impression d’être le vilain petit canard des Heavensbee. Elle les aimait autant qu’elle semblait les détester. Elle préférait bien souvent les fuir, elle préférait la liberté à la cage dorée des Heavensbee. Elle avait toujours préféré la liberté à toute forme d’emprisonnement. Elle s’était bien souvent enfuie de la demeure de monsieur le maire, d’abord pour courir dans les rues du deuxième district, puis, pour aller vagabonder bien loin de ce dernier. Elle s’était toujours sentie bien, loin de la maison. Ce n’était pas contre eux au final, ils étaient comme ils étaient, ils ne pouvaient pas changer pour s’adapter à elle et le contraire était bien vrai. Quand elle avait du mal à les supporter, il lui suffisait de s’enfuir pour faire le vide dans ses pensées et quand elle revenait, en général, elle se sentait mieux. Ça n’avait pas toujours été le cas. A l’époque où elle fréquentait encore Vasilii, elle revenait à la maison sur les nerfs. Personne ne savait pour quelles raisons elle était si irritable certains soirs, elle n’avait jamais parlé de sa relation avec le vainqueur des quinzième jeux et elle n’avait pas l’intention d’en parler. C’était son secret, quelque chose qu’elle avait longtemps voulu garder pour elle, puisque c’était unique et que si elle en avait parlé à quelqu’un, on aurait trouvé le moyen de l’empêcher de le revoir, Vasilii n’était pas ressorti des jeux avec une très bonne réputation. Au contraire, il était devenu un type peu fréquentable aux yeux du reste du monde. Aujourd’hui, si elle continuait de garder le secret, c’était peut-être plus par honte que par volonté de garder ça pour elle pour ne pas détruire ce qu’ils avaient. Ils n’avaient plus rien. Mais elle restait l’idiote qui s’était attachée inutilement à quelqu’un qui n’en valait pas la peine, qui ne voulait pas en valoir la peine. Elle était celle qui était tombée amoureuse du monstre, alors même qu’elle aurait du savoir qu’il finirait par lui briser le cœur. il était clair qu’il valait mieux qu’elle garde ça pour elle.

Elle venait de monter dans le train qui allait la reconduire dans son district d’origine. Elle n’avait pas de temps à perdre ce soir. Ce soir, c’était spécial. Depuis des semaines, voir des mois, Astrae avait réservé cette soirée, pour organiser un dîner. Elle lui avait répété une bonne centaine de fois, rien que dans les deux dernières semaines qui s’étaient écoulées, qu’elle devait être là ce soir là. Elle avait promis, elle serait là. Elle avait déjà fait des promesses en l’air, surtout à sa famille. Après sa première fugue, elle avait bien promit à son père qu’elle ne quitterait plus jamais le deuxième district et pourtant, dix ans plus tard, elle était encore partie bien loin du deux. Elle l’avait fait bien des fois en dix ans. Mais elle avait été plus prudente que la première fois et puis quand elle était enfin devenue adulte, on avait cessé de faire attention à ses vas et viens, elle avait une vie privée, rien ne l’obligeait à rentrer dans la maison Heavensbee tous les soirs. Elle avait une petite maison à elle, là où elle recevait ses patients. Ça n’avait rien à voir avec la maison familiale, mais comparée à certaines habitations, ça restait assez luxueux. Ce n’était pas très grand mais ça lui convenait parfaitement, c’était même parfait. Ça lui permettait de rester loin de la maison familiale, même quand elle était dans le deux. Souvent pourtant, elle revenait chez son père, plus pour la forme que pour autre chose. Pour montrer qu’elle était là et non pas partie à l’autre bout de Panem. Ce soir en tous cas, elle allait devoir le passer dan la grande maison du maire. C’était une promesse qu’elle avait décidé de ne pas trahir. Il fallait bien qu’elle prouve qu’elle ne passait pas son temps libre loin du deux. C’était faux, dès qu’elle en avait l’occasion, elle fuyait bien loin de là où elle avait grandi. Tant que personne ne le savait c’était parfait. Astrae serait capable ce soir, de fouiller le district de fond en comble pour la retrouver si elle ne se présentait pas à son fameux diner. Elle préférait éviter ça. Elle avait bien planifié les heures afin d’être pile à l’heure et ainsi ne pas s’attirer les foudres de sa chère sœur. Arrivée dans le train, elle avait fermé tous les rideaux de sa cabine afin de se débarrasser de ses vêtements et d’enfiler une robe bien plus chic que ce qu’elle avait eu précédemment sur le dos. Une robe simple, d’un bleu foncé qui frôlait le noir. Elle voulait bien faire des efforts vestimentaires, mais pas au point de s’habiller comme les gens du capitole. Elle avait également troqué ses chaussures plates contre des talons qui la grandissaient de facilement dix centimètre. Elle s’appliqua à recoiffer ses cheveux avant de se remaquiller, encore une fois, avec un maquillage bien discret comparé à celui des personnes issues du capitole. Elle n’avait pas non plus envie de se retrouvée maquillée comme une voiture volée et habillée avec des vêtements hideux qu’on aurait repérés à l’autre bout du district. Elle était présentable et ça suffirait largement à sa sœur, elle ne lui laissait pas vraiment le choix de toute façon. Elle avait prévu d’arriver pile à l’heure histoire de ne pas laisser la possibilité à son aînée de tenter quoi que ce soit pour tenter de la relooker. Ses calculs étaient parfaits. Elle aurait du arriver pile à l’heure. Pourtant, au beau milieu de la voie, le train s’arrêta. Elle n’avait bien entendu, pas pensé à cette possibilité, c’était rare que les trains s’arrêtent de la sorte, pour tous les voyages qu’elle avait pu faire jusqu’à présent, elle n’avait noté ce genre d’évènement que très rarement. D’habitude, ça ne la dérangeait pas. Là, ça restait problématique. Nerveusement, elle ne cessait de regarder le cadran de sa montre. Les minutes s’écoulaient vite, bien trop vite à son gout et le train ne semblait pas décidé à repartir. Un léger soupire s’extirpa de ses lèvres alors qu’il redémarrait enfin, après bien une heure passé arrêté sur la voie. Elle serait forcément en retard et pas de quelques minutes à peine. Astrae allait la tuer.

Le train arriva en gare avec son heure de retard, retard qui était forcément également appliqué sur l’emploi du temps de la jeune femme. Il fallait qu’elle se dépêche de rejoindre la maison Heavensbee et ce malgré ses escarpins bien trop hauts pour elle. Elle avait l’habitude des talons, mais pas aussi haut, elle était folle d’avoir choisi ses chaussures simplement pour que sa sœur remarque qu’elle avait fait un effort de présentation. Maintenant, la seule chose qu’elle allait remarquer, ce serait son énorme retard. Au fond, ça ne lui servait plus à rien de se dépêcher, elle était déjà bien en retard, si bien qu’elle se disait qu’elle ferait mieux de ne pas venir du tout. Arrivée devant la maison, elle ne pu s’empêcher d’avoir un doute. Si elle arrivait en plein milieu du diner, elle aurait encore plus tout gâché. C’était sans doute à éviter. Astrae serait énervée contre elle, parce qu’elle avait failli à sa promesse, mais elle serait encore plus énervée si elle foutait absolument tout en l’air. Elle entra dans le hall, laissant échapper un long soupire. Pour se faire discrète, elle retira ses chaussures avant de monter rapidement dans sa chambre. Là, elle se laissa tomber sur le lit. Elle était maudite. Elle aurait mieux fait de prévoir plus large afin d’être en avance plutôt qu’en retard. Elle resta un long moment sur son lit, ignorant les grondements de son ventre, elle avait faim, mais elle ne voulait définitivement pas arriver au beau milieu du repas. Elle irait sans doute grappiller des restes dans la cuisine une fois la soirée terminée. Chez les Heavensbee, personne n’était destiné à mourir de faim, personne n’était même destiné à ressentir la faim pendant plus de quelques heures. Ce n’était pas le cas de tout le monde dans le district. Beaucoup auraient aimés être invités à ce dîner, nombreux auraient volontairement pris sa place et elle l’aurait donnée à qui la voulait, même avant de remarquer qu’elle serait trop en retard pour prétendre pouvoir y prendre part. De longues minutes s’écoulèrent sans qu’elle ne bouge de son lit. Elle ne s’en releva qu’alarmée par les bruits à l’extérieur de la maison, elle s’approcha de la fenêtre, les invités partaient enfin. Elle attendit encore quelques minutes avant de quitter sa chambre, sans prendre le temps de remettre ses chaussures ou de se recoiffer, ça ne servait plus à rien de toute façon. Dans le couloir elle aperçu son père qui posa sur elle un regard légèrement déçu, lui aussi il avait cru qu’elle viendrait. Même elle, elle l’avait vraiment cru. Elle pinça les lèvres, gênée de la situation. « Je suis désolée. Où est Astrae ? » Désolée elle l’était vraiment. Elle avait vraiment voulu faire l’effort de venir, c’était juste le hasard qui faisait mal les choses et la poisse qui avait décidé de venir lui mettre des bâtons dans les roues. « Dans la cuisine. Je vais me coucher. Bonne nuit. » Elle lui adressa un léger sourire avant de l’embrasser sur la joue et de descendre pour rejoindre la cuisine. Elle resta quelques secondes devant la porte de cette dernière, cherchant le courage de la pousser pour entrer dans la pièce. Après un soupire, elle poussa enfin la porte, pénétrant dans la dite cuisine où se trouvait sa sœur. « Papa est parti se coucher. » Nerveusement, elle continua de s’avancer dans la pièce pour se rapprocher de sa sœur, elle laissa cependant assez d’espace, prévoyant d’avoir assez de distance pour fuir si jamais sa sœur était vraiment furieuse au point de vouloir l’étrangler. « Je suis désolée. Tu sais, j’avais vraiment prévu de venir ce soir. » Elle était sincère, elle avait vraiment prévu de venir ce soir, maintenant, elle avait manqué à sa promesse, elle le savait très bien et ses excuses risquées de ne pas suffire à éradiquer la colère de sa sœur.