APOLLO ☛ closer to the edge

Endoctriné. C'est ce qu'il était. Poussé par son père. Paternel qui n'était rien de plus qu'un tyran, qu'un violent. C'était impossible de dire s'il faisait cela pour mener son fils à une victoire éventuelle ou simplement parce qu'il était atteint d'une maladie incurable, d'un poison puissant. Cette folie. Cette envie de dominer. De gagner. De posséder. Envie violente qui prenait maintenant ses entrailles de part en part, aveuglant Apollo sans qu'il ne veuille s'en détacher, se laissant influencer par lui, par cette image qu'il avait de son père, des jeux, de la vie. C'était une manipulation, une programmation de son esprit, comme s'il était prédestiné à devenir fou, à sentir ces pulsions le traverser, le posséder. Les yeux sombres de son père le fixaient, chaque instant, hantant son esprit, happant ses pensées. Ses mots le troublaient, le rongeaient. Comment faire autrement, comment être autre chose qu'un monstre arrogant et sans remords. À l'image de son paternel. Hors de question de le décevoir. Hors de question de mourir.

Le souffle lui manquait, mais c'était hors de question d'abandonner, de céder, de tomber. Il sentait les iris de son père marquer sa peau, l'observer sans le quitter des yeux. Il était là, souvent, lors des entraînements, à laisser sa voix sévère se perdre, à juger le moindre de ses gestes. Encore aujourd'hui, son paternel était présent. À observer ses gestes, à lui hurler dessus. Le combat au corps à corps, c'était la spécialité d'Apollo. Sa force. Son caractère. Les paroles de son père était dans le fond de son esprit, le rendant arrogant, sur de lui. Impossible à battre. Éviter les coups. Attaquer rapidement. Tuer rapidement. C'est ce qu'il fallait. Les jeux. Pour lui, ça avait tout de normal, alors que pour certain c'était la chose à éviter. La peur ne faisait pas partie de lui, de son vocabulaire, de son mode de vie. La peur était un obstacle et il se refusait à la sentir prendre place au fond de ses tripes. Les jeux. C'était sa façon à lui d'apprendre. C'était sa normalité. Son avenir. Il fut distrait. Quelques secondes. Quelques instants et il sentit le poing de son ennemie faire craquer sa mâchoire et la voix de son paternel s'élever dans l'air. Il y a toujours des raisons qui poussent l'être humain à s'enfoncer dans quelque chose, à se perdre corps et âme dans un simple but. Sa rage à lui était causée par quelque chose d'ancien, de marquant, de troublant.

La mort de sa petite soeur. Son cadavre. Petite chose fragile qu'elle était. Morte cruellement. Sans raison. Sans avis. Cette image était dessinée dans le sombre de ses paupières, dans le fond de son esprit. Par le combat, il avait voulu oublier les images, les chasses. Elles s'estompaient, parfois quelques secondes et d'autres fois quelques minutes, laissant son corps empreint d'un soulagement certain, d'un assouvissement particulier. Il oubliait. Il se concentrait simplement sur autre chose et les jeux n'allaient que le rendre encore plus fou.

Les cris résonnaient dans le fond de son crâne, craquements disgracieux qui lui transperçaient les tympans, qui résonnaient en écho sonore contre les parois de sa cervelle. Les os qui se broyaient sous la pression de ses doigts, les corps qui se heurtaient, sans vie, les yeux vides. La lutte pour survivre. La lutte pour gagner. Le premier mort d'Apollo avait été un déclenchement à cet engrenage qui était en lui, ce besoin de s'évader, de se venger. Ce besoin de violence. Il n'avait nul besoin d'armement. Nul besoin de lame pour arriver à détruire la chair, briser les ligaments, les os. Ses yeux vides glissaient sur la scène, arpentant les images qui défilaient à toutes vitesses devant ses iris incandescents, flamboyants. Bain de sang. Atrocité. Il était seul maintenant, seul dans ce désert sans mouvement. Sa vie entière avait été dédiée à ce moment et maintenant, il était autre part, dans un monde bien distinct de celui-là. Il avait franchis la ligne, la ligne mince de la folie. Il avait ressentit ce bien-être, cette jouissance exaltante de retirer la vie. Comme un vengeance certaine. Une rédemption. Le jeune homme était ailleurs. Un monstre. C'est ce qu'il était. Abusant de cette force qu'il avait, laissant son sourire narquois fendre ses lèvres. Une jouissance particulière de sentir la vie s'enfuir, quitter le corps bientôt inerte qu'il avait tenu entre ses mains agiles. Cette lueur d'espoir était surement la plus tragique, la plus délicieuse. L'espoir était mortel. C'est surement pour cette raison qu'il n'en avait peu. Il se contentait de faire ce qu'il avait à faire, laissant son égo prendre le dessus, parce qu'il se savait apte à tuer, à fracasser, à briser.

Il avait cherché. Il avait tenté de trouver les autres. Il la traquait, tel u animal fragile mais nocif. C'est ce qu'elle était pour lui. Une cible. Un son désagréable. Une chose à éliminer. Un obstacle à sa victoire. Il l'avait enfin trouvé. Le corps de la jeune femme était simplement appuyé contre une paroi humide, laissant les morceaux coupant de la pierre s'enfoncer dans la chair de son dos. Apollo était devant elle, ses iris meurtriers directement plongés dans les siens. Des morts. Il en avait semé derrière lui et plus il faisait pleuvoir le sang, plus il ressentait cette extase particulière prendre possession de son corps, tendant ses muscles à l'extrême, faisant naître un feu qu'il était simplement inapte à contrôler. Le souffle de la rousse était haletant, venant se perdre contre le visage du blond. Parce qu'il était particulièrement près d'elle, ressentant chaque sursaut de son corps, chaque convulsion, chaque réaction. Elle était encore en vie. Elle avait encore cette lueur d'espoir dans le fond de ses yeux, lueur qui faisait danser magnifiquement la couleur de ses iris. Espoir qu'elle ne devrait pas nourrir à son égard. Un vainqueur. Simplement. Pas deux, mais un. Si ce n'était pas lui, ce serait un autre. Fragile entre ses doigts. Perplexe face à ce qu'elle avait en face d'elle. Lui. Un monstre. Un corps sans âme, sans remords. Elle ne savait pas comment réagir. Le souffle de la petite se perdait alors qu'il laissait sa main glisser contre son cou, serrant cet étau mortel autour de sa gorge, l'empêchant de respirer comme il se devait. « Pitié.» Elle avait du mal à parler. À respirer. À penser. Il sourit. Elle se calma. Comme si le rictus malsain qui se posait sur son visage avait quoi que ce soit de rassurant. Il s'approcha d'elle, ne quittant pas son regard du sien, la fixant, surement de façon particulièrement intense, un peu trop même. C'est qu'elle lui avait donné du fil à retordre plus que les autres la petite. Sa voix, grave, sombre, se perdit d'entre ses dents, venant s'échouer sur la peau opaline de la rousse. « Il n'y a pas de pitié ici.» Encore un craquement. Plus sinistre que les autres. Plus puissant. La tête de la demoiselle tourna avec force, restant dans un angle étrange, dans un angle qui n'avait rien de naturel. Il usait de ses mains, de cette force qui lui était singulière pour l'achever rapidement. Au moins elle n'avait pas souffert. Le corps s'effondra simplement sur le sol alors qu'il faisait un pas vers l'arrière. Son regard se baissa pour retrouver le bout de chair qu'elle était maintenant, sans vie, avec quelques faux espoirs envolés. Croire n'était pas la chose à faire lors de jeux. Elle aurait dû le savoir.

Le coup de canon résonna dans le ciel, faisant trembler quelque peu les murs de la caverne. Il en restait peu. Les jeux allaient prendre fin. Les corps s'accumulait. Le sang coulait à flot et il était le détenteur de beaucoup trop de perte. Si seulement cela lui faisait quelque chose.

Ses doigts glissaient le long de ses hanches, trouvant rapidement le creux de sa taille pour l'empoigner avec force. Elle se cambra, laissant son corps se frotter dangereusement au sien. Les femmes. Elles avaient trop souvent besoin de tendresse, mais celles qui payaient pour ses services savaient parfaitement que ce n'était pas sa spécialité. La tendresse ne faisait pas partie de son vocabulaire et aucune femme n'était arrivée à lui retirer la moindre douceur. Sauf sa petit soeur, mais elle était morte jadis. La violence. La hargne. Sa poigne un peu trop dominante. C'est ce qu'il était maintenant, surtout après les jeux. Hors de question de laisser une femme prendre le dessus sur lui, de se soumettre l'instant de quelques secondes. Apollo était réputé pour sa hargne, pour son caractère particulièrement dominant, pour sa poigne ferme et la façon qu'il avait de prendre le dessus. De posséder. Dominer.

Ses dents se serrèrent alors qu'il envoya le corps de la capitolienne contre le mur, venant se positionner dans son dos, laissant ses mains reprendre place dans le creux de ses hanches. Pour le moment. Ses mains rêches prenaient possession de sa peau si douce, si tendre, soyeuse, délicate. Peau qu'il s'amusait à marquer de ses doigts, de ses dents, laissant les couinements de douleurs s'extirper des lèvres de la belle. Vie de luxure. D'abondance. Il se rendait souvent au capitole pour assouvir les envies particulièrement étranges des demoiselles. Dans ce monde, il n'y avait pas de pudeur et assouvir des envies malsaines n'avait rien de péché. Le blond avait déjà fait pire. Pas de barrière. Pas de limite. Il colla son corps contre celui de la blonde, brisant cette apparence de poupée parfaite, la marquant un peu trop sauvagement. Les yeux de la belle papillonnaient, révulsaient, se perdant dans des extases qu'elle appréciait un peu trop. Apollo se perdait entre ses cuisses graciles, brisant son corps de ses coups de reins, laissant ses râles se perdre contre sa peau. Ses doigts s'enserraient contre le blanc laiteux de son corps, passant la barrière de sa poitrine, pour venir attraper sa gorge, lui faisant cambrer les reins, courber le dos, plier l'échine. Il brisait son corps, lui faisant perdre haleine, perdre le souffle. La voix de la demoiselle était suppliante, douloureuse. Sa peau moite était glissante, mais il s'obstinait à lui limer l'intérieur des cuisses, à sentir son entrecuisse l'accueillir dans cette chaleur suffocante et diablement douloureuse. Les gémissements de la blonde s'entrecoupaient entre ses coups de reins et la pression de ses doigts contre sa gorge. Ses lèvres passèrent dans son cou, meurtrissant cette chair tendre, laissant sa langue goûter au sucré du soyeux de sa peau, en savourant secrètement les saveurs. Les mains de la jeune femme vinrent se serrer autour de son poignet, alors qu'il ne lâchait pas sa gorge ou son entrecuisse. Le sentir partager entre la douleur et le plaisir était particulièrement jouissif.

Il la lâcha, venant l'empoigner fermement avant de jeter le corps de la blonde sur le lit. Les femmes ici étaient tellement différentes de celle qui se trouvait dans son district, obsédées par leur apparence physique, par les couleurs, les tendances. Il lécha son corps du regard, s'approchant d'elle pour la surplomber, pour passer contre elle et retrouver son antre échaudé, échauffé. Sa vie n'était que la suite de ses envies de violence, de sang, de souffrance. Comme un poison qui se glissait en lui, un poison incurable dont il était incapable de se détacher. Les femmes. Son métier. Il tentait de calmer ses envies soudaines de sang, de déchirement. Apollo serra ses doigts autour d'une des cuisses trop maigres de la capitolienne avant de s'enfoncer en elle sans douceur, la faisant se cambrer, se perdre dans des extases. Extases qu'elle désirait si ardemment. Elle se cambrant, laissant sa gorge se ployer alors qu'il s'acharnait en elle sans la moindre douceur, prenant possession de son corps, de son être avant qu'elle ne cède et se perdre dans des plaisirs violents. Plaisirs qui secouaient son corps, le faisant trembler d'essoufflement. Il se recula, l'observant un moment. La séance était terminée.