et au pied du mur je me mis à pisser (pristin)

CHAPTER 1 : MOM.
« Arrêtes de crier Pristin, s'il te plait. » Tu as six ans. Les joues rouges d'avoir trop crier et le nez rempli d'une morve verdâtre. Face à toi, il y a ce chiot d'à peine six mois et la seule chose qui t'empêche de l'attraper est cette vitre transparente. Un mur infranchissable que seule ta mère pourrait briser. Elle, qui a cette extravagante classe qu'on trouve si souvent au Capitole, elle qui se bat tous les jours un peu plus pour faire de son fils un homme bien, elle qui s'est incroyablement plantée. C'est en regardant dans tes yeux ce jour là que ta mère se rendit compte qu'elle s'était simplement ratée. Tu avais l’œil mauvais du petit garçon contrarié et une lueur sombre y brillait. Cette lueur qui semblait sur le point de prendre une ampleur dont elle même n'en avait même pas conscience. Ce jour là, ta mère te prit dans les bras et poussa la porte du magasin, faisant tinter le carillon. Tu séchas tes larmes artificiels et un sourire décora ton visage. Les Marlowe avaient une réputation, belle réputation que celle de la famille Marlowe et pour rien au monde le jeune Pristin n'aurait du réduire leur travail en cendre. Plutôt crever. Ils en étaient certains, en t'offrant tout ce dont tu avais besoin, tu cesserais d'être ce petit garçon turbulent, indigne de la famille. C'est ce que tu fis. Il te suffisait de demander pour avoir et pour rien au monde tu n'aurais voulu changer ça.

CHAPTER 2 : WE USED TO SAY THAT WE WERE BROTHER AND SISTER.
Tu la regardes un sourire aux lèvres. C'est le dernier jour et ton règne commencera enfin. Elle, qui avait été pendant une année la reine du palais avait finit par se faire détrôner. Tu étais le roi, le roi de la famille, le roi du Capitole, le roi du monde. Tu jouissais alors d'un plaisir malsain qui mettait  mal à l'aise la famille entière. Pixie avait été l'une des seule à te tenir tête pendant dix-huit ans et la voir partir rendait les choses difficiles. Sans elle, plus personne ne serait capable de t'arrêter et c'est bien ce que les Marlowe redoutaient le plus. Vous n'aviez pas eu une relation compliquée, au contraire. Tu te savais supérieur, alors, par pitié, tu la laissais te dicter sa morale. Comme si ça pouvait changer quelque chose au chemin que tu t'étais tracé. Ta sœur était une jolie fille qui avait su tirer profit des gènes récessifs de votre maman. Elle aussi savait s'habiller avec cette classe indescriptible qui te manquait cruellement et elle aussi avait essayé de te faire changer. En arrivant au monde, tu avais foutu un sacré bordel dans son enfance bien rangé. Turbulent et possessif, tu étais la principale attention de tes parents, effaçant petit à petit la sage Pixie. Elle ne t'en avait jamais voulu ou du moins c'est ce que tu crois encore aujourd'hui. En la regardant partir, valise à la main, tu ne ressentis rien, rien excepté cette sensation de pouvoir qui te guidait depuis la naissance. « Aurevoir Pixie. » Et ce sourire qui déchire ton visage sombre.

CHAPTER 3 : WE ARE FRIENDS.
Tu te rappelles encore quand les Pontmercy ont emménagé dans la vieille bâtisse en face de chez toi. La vieille d'en face venait de mourir tout comme le père de la petite fille qui sortit de la calèche ce jour-là. Toi et puis Roméo,  vous vous êtes précipités pour l’accueillir. Être un duo, c'est chouette mais finalement, être trois c'est tout aussi cool. Cette fille, elle s'appelait Alaska et ton meilleur ami il eut vite un coup de cœur. Qui, à part toi, aurait pu y résister ? C'était un ange tombé du ciel et ensemble, vous devinrent inséparable.  Pourtant, grandir n'a pas réussi à vous souder plus que vous ne l'étiez déjà et tous les trois, vous prirent un chemin différent. Alors que Roméo avait une peine folle à grandir, Alaska se repliait sur elle même. Et puis il y avait toi. Oh grand Pristin que tu étais à l'époque. Le bad guy par excellence, le salaud de ces dames, inspiré à voler la virginité de toutes celles prêtes à passer entre tes mains. Votre trio se désarticula comme un pantin à peine le cap des dix-huit ans passés et Roméo ne fit qu'anéantir le tout en arrivant un jour vers toi, ébranlé. « Je suis amoureux d'Alaska, Pristin mais elle, j'ai peur qu'elle le soit de toi. » Ce jour-là, Pristin, tu as rigolé. Roméo avait beau être ton meilleur ami, au fond de toi, tu savais que tu étais celui qui détenait le pouvoir, le vrai. Posséder Alaska, au dépit de ton meilleur ami était un défi que tu te sentais prêt à relever mais au fond de toi, de ce cœur noir comme l'ébène, un minuscule sentiment te disait de renoncer à la fille pour garder l'ami, le vrai, le seul.