JULIET ∞ Rigoler, permet de gagner une seconde vie supplémentaire.

Je suis né dans cette maison, la maison près de la forêt a quelques mètres de celle-ci. La maison en plein soleil, où il fait chaud l’été et humide l’hiver. Je suis né dans ce district, le numéro sept. L’un des districts le moins riche. Je n’ai jamais demandé de naître dans celui-ci, moi qui aime l’argent ainsi que la facilité. Ici ce n’est pas le cas, nous devons savoir se battre, nous devons travailler et donner nos ressources au capitol. Nous sommes comme des robots, des machines que le Capitol exploite. Tout ce que nous créons doit revenir au gouvernement, nous n’avons pas le droit de dire un seul mot. Nous devons travailler en regardant nos enfants se faire tuer. Voilà ce qu’est la vie dans le district sept. Je suis né au milieu de tout ça, au milieu de ce gouvernement fou, de ces districts exploités. Je suis né un jour où il faisait beau et que le soleil brillait dans le ciel, j’ai été aimé par beaucoup de personnes. J’étais un petit rayon de soleil, mais ça c’était bien avant. Avec les années qui sont passées, j’ai beaucoup changé et d’ailleurs je suis devenue une autre personne. Une personne complètement ailleurs, qui ne pense pas la même chose que tous les habitants de ce district. Le capitol pour moi n’était que des tueurs et rien de plus. J’apprenais beaucoup de choses à l’école, j’apprenais à parler correctement ainsi qu’à écrire et bien d’autre chose. Nous avons une formidable maitresse et un maitre qui lui nous apprenait à nous battre. Nous n’avions pas le choix, je devais savoir me battre si un jour je me retrouvais dans l’arène. Je passais donc toutes mes matinées en classe et l’après-midi dans les centres d’entrainement. J’avais toujours aimé l’arc et je m’entrainais plus à l’arc. J’étais la meilleure de la classe, j’envoyais la flèche en pleins dans le cœur ou dans la tête entre les deux yeux. Ensuite je commençais à apprendre comment se battre rapproché, au départ je me retrouvais toujours la tête dans le matelas. Mais avec le temps, j’apprenais les prises et je les répétais. Je m’étais tout le monde à terre, même les gamins plus vieux que moi. Je savais allumer un feu et me camoufler, je savais pratiquement tout faire. Mais la peur prenait à chaque fois le dessus. Je n’avais aucune envie d’aller dans cette arène. Je ne voulais pas tuer des enfants plus jeunes que moi, je ne voulais pas blesser une personne. Lors des moissons, je portais toujours une belle robe et bien coiffé. Comme ma sœur qui avait seulement quatre ans de moins que moi. Toutes les années j’arrivais à échapper à la moisson, il y avait toujours quelqu’un qui se proposait, ou cela tombait sur une autre personne. Jusqu’au jour où je tenais la main de ma sœur. Celle-ci tremblait, elle avait peur. Elle se disait que c’était son tour et là, la voix dans le micro appelait : London-Rose Baker. Ma sœur, ma petite sœur. Elle ne pouvait pas y aller, elle était encore si jeune, j’en avais dix-neuf ans. Je pouvais réussir, je pouvais y aller et me battre et revenir. Je savais tout faire, je m’étais tellement entraîné, pendant des heures. Je m’étais proposé, j’avais crié mon nom. Mais ma demande n’avait pas été prise en compte. Je devais regarder ma sœur partir, les larmes aux yeux. Partir dans l’hôtel accompagné du grand garçon. Un homme qui avait mon âge, que je connaissais vu qu’il était dans ma classe auparavant. Il l’avait accompagné jusqu’au bout, il l’avait pris comme sa sœur. Durant tout le jeu, je n’avais regardé aucun épisode. Je m’enfermais dans ma chambre, j’allais dans le jardin à côté de ma maison et j’attendais les bonnes nouvelles. Le jeu allait bientôt se terminer, c’était bientôt la fin. Elle était encore dans le jeu, elle pouvait y arriver. Mais soudainement, ma mère se mettait à pleurer et à hurler dans les bras de mon père. Je courrais sur la place et là je remarquais le corps de ma petite sœur allongé dans l’herbe. Deux flèches, une flèche dans son cœur et une flèche dans le bras. Les yeux pleins de larmes, la colère commençaient vite à me monter. Je balançais tout à mon passage, j’hurlais dans la maison contre mes parents. Pour enfin m’assoir près de la forêt. J’étais resté là plus d’une journée entière sans rien manger. Je n’avais plus l’envie de vivre sans ce petit bout de chou. Sans son rire et sa joie de vivre, malgré ce qui se passait. Elle était un vrai rayon de soleil, elle avait la joie de vivre en elle contrairement à moi. Les années sont passées et je n’arrivais pas à oublier le mal que j’avais en moi. Je travaillais et je m’étais acheté une maison de l’autre côté du district. J’avais envie de m’éloigner de tous ces souvenirs de ma petite sœur. Je n’avais qu’une envie, d’oublier tout. De partir de ce district, de tuer ce gouverneur. Et de recommencer une nouvelle vie, trouver un homme et l’aimer et avoir des enfants. Malheureusement ce n’était pas le cas, je travaillais comme garde forestier et le soir je rentrais chez moi me faire à manger et me coucher. Voilà ce que je faisais de mes journées.